Roland-Garros : Wawrinka-Murray, Paire, Garcia, Gauff... le "Set à suivre" de la 1re journée
►Wawrinka - Murray, les papys font de la résistance
Normalement, cela aurait dû être un combat de titans. Deux monstres physiques face à face pour le 21e duel (l'Ecossais mène 12-8 et reste sur deux succès), cela aurait de quoi remplir plusieurs stades de spectateurs assidus. Mais un genou qui grince, une hanche qui couine, la Covid-19 en plus, Stan Wawrinka et Andy Murray n'auront que le soutien d'une poignée de spectateurs sur le court Philippe-Chatrier. Les temps changent. Ils sont pourtant loin d'avoir atteint l'âge de la retraite si l'on se réfère à la référence Roger Federer (39 ans). Mais à respectivement 35 et 33 ans, le Suisse et le Britannique ont leur corps qui les rappelle à l'ordre. En 2017, ils avaient allumé le feu sur ce même court durant 4h34 d'un match de haute volée. Le temps a passé, les douleurs sont apparues.
Tombé au 263e rang mondial en juin 2018 en raison d'un genou récalcitrant, "Stan the man" a remonté les échelons pour être aujourd'hui 17e mondial. Quart de finaliste à l'Open d'Australie en début d'année après avoir battu Daniil Medvedev, il ne s'est pas rassuré lors de son début de saison sur terre battue, après un forfait pour un problème à la cuisse, puis une défaite d'entrée à Rome contre le 249e mondial. De l'autre côté, sorti de sa retraite décidée avant de subir une nouvelle opération "de la dernière chance" de sa hanche, Andy Murray est en quête du temps perdu. Depuis sa victoire à Anvers en 2019, il travaille, travaille... Avec seulement deux petits tournois disputés en 2020 (Cincinnati et US Open), il manque de jeu. Et aussi de match sur terre battue, une surface particulièrement exigeante physiquement, où il n'a pas disputé un seul tournoi. Aux portes du Top 100 (111e) pour la première fois depuis qu'il l'a quitté en juin 2018, l'Ecossais rêve de renouveau.
►Konta - Gauff, retour vers le futur
Johanna Konta a 29 ans. En pleine force de l'âge, celle qui a atteint les demi-finales dans trois des quatre tournois du Grand Chelem (Australie 2016, Wimbledon 2017, Roland-Garros 2019) prend un coup de vieux, comme toutes ses rivales, lorsqu'elle affronte Corie Gauff. Du haut de ses 16 ans, l'Américaine fait figure de grand espoir du tennis américain mais aussi mondial. Alors que la majorité des joueuses et des joueurs de son âge écument le circuit juniors, elle est déjà bien plantée sur le circuit senior, avec une 51e place à la WTA. La protégée de Patrick Mouratoglou fait partie d'une génération très précoce aux USA (avec Sofia Kenin 21 ans ou Amanda Anisimova 19 ans). A 14 ans, elle avait gagné Roland-Garros juniors, n'étant devancée dans cet élan de précocité que par Martina Hingis, Jennifer Capriati et Gabriela Sabatini. A 15 ans, elle devenait la joueuse la plus jeune depuis Anna Kournikova en 1996 à gagner un match en Grand Chelem (qui plus est contre Venus Williams à Wimbledon).
Vous l'avez compris, Corie Gauff avale les obstacles comme d'autres les milkshakes. 8e de finaliste en Australie après avoir battu Naomi Osaka, sa première Top 5 en carrière, elle veut poursuivre son ascension. Et la terre battue peut lui être favorable, comme elle l'a prouvé à Rome en accrochant l'ancienne lauréate de la Porte d'Auteuil, Garbine Muguruza (7-6, 3-6, 6-3). L'Espagnole avait d'ailleurs éliminé la Britannique Johanna Konta. Demi-finale l'an passé, le début de saison de Konta est plutôt décevant (trois défaites au 1er tour de ses trois premiers tournois) malgré sa demi-finale au tournoi de Cincinnati disputé à New York. Suffisant pour empêcher Gauff de sortir un nouvel exploit contre la 13e mondiale ?
►Paire - Kwon, midnight express
35 minutes face à Borna Coric à Cincinnati, 1h04 à Rome contre Jannik Sinner, 46 minutes face à Casper Ruud cette semaine à Hambourg. Au milieu, quinze jours à cogiter à New York dans sa chambre d'hôtel, à pester contre les règles imposées par la Fédération américaine autour des cas positifs à la Covid-19. L'été de Benoit Paire n'a été ni prolifique, ni amusant. Deux abandons avec une défaite au milieu, il y a beaucoup mieux pour se préparer à un tournoi du Grand Chelem. Après avoir brillé pendant le confinement et ses apéros avec Wawrinka, de quoi peut bien rêver l'Avignonnais, à l'heure d'affronter Soonwoo Kwon, 82e mondial ? Encore faut-il qu'il dorme, puisque testé positif à Hambourg, il ne s'est pas trop assoupi en attendant le résultat de son test avant Roland-Garros.
Le 25e mondial, qui avouait lui-même ne pas être aussi actif sur le plan physique que son copain Wawrinka pendant le confinement, n'a pas de repère. C'est un fait. Mais il a du talent à revendre, pour peu qu'il ait envie de jouer, et qu'il puisse physiquement tenir au moins trois sets, ce qu'il n'a plus fait depuis le tournoi de Dubai et sa victoire sur Cilic en février dernier. Face à lui, un Sud-Coréen de 22 ans, actuellement 82e mondial qui n'est pas à prendre à la légère. Cette année, il a accroché le scalp de Raonic à New York et Lajovic à Acapulco en février, qui a pris une manche à Shapovalov à l'US Open, après avoir déjà battu la saison passé Gasquet ou Pouille. Bref, il a le profil du joueur capable de poser bien des soucis à un Français placé sur courant alternatif.
►Kontaveit - Garcia, la porte du paradis
Retrouver les 8es de finale d'un tournoi du Grand Chelem. Caroline Garcia ne l'a plus fait depuis deux ans. C'était à Roland-Garros, un an après son premier quart de finale en Grand Chelem, encore ici-même. La Française, battue au 3e tour à l'US Open par Jennifer Brady après avoir sorti la tête de série N.1 Karolina Pliskova, sait que la quinzaine parisienne peut l'amener vers les étoiles. C'est sur cette terre que lors de sa première apparition, elle avait fait naître tant d'espoirs en frôlant la victoire sur Maria Sharapova au 1er tour en 2011 à 17 ans, laissant Andy Murray admiratif et annonciateur de lendemains qui chantent.
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Cela ne s'est pas encore vérifié, et la Française sait que cette prédiction peut encore se vérifier. A condition de franchir un cap, à 26 ans, qui commence par Anett Kontaveit. L'Estonienne n'est pas une inconnue pour la native de Saint-Germain-en-Laye, qui l'a croisée à trois reprises dans sa carrière dont la dernière fois à Rome mi-septembre. La défaite 6-3, 7-6 au 1er tour avait laissé un arrière goût amer : "Quand je suis sortie de l'US Open, j'avais encore envie de continuer à faire des matches, mais j'ai un peu sous-estimé le fait qu'une défaite en Grand Chelem met toujours un peu plus de temps à être digérée", avait-elle déclaré après son match.
Douze jours sont passés depuis, et la 21e mondiale se trouve de nouveau face à elle. Lors de leurs deux derniers affrontements, Kontaveit s'est imposée. Face à une joueuse qui ne lâche pas de points, Caroline Garcia sait que son salut passe par un gros match.
►Les Français : Les 7 mercenaires
Comme chaque année, une armada de joueurs et de joueuses de l'Hexagone se presse sur la ligne de départ du 1er tour de Roland-Garros. Ils sont au total sept à être sur le pont lors de ce dimanche 27 septembre, à rêver d'emporter tout sur leur passage. Dans le tableau féminin, seule Caroline Garcia, dans le tableau féminin joue ce dimanche. Six garçons sont de leur côté engagés, et parmi eux, Elliot Benchetrit (216e à l'ATP) opposé à John Isner (N.21). Pas favori non plus Antoine Hoang (129e) face à l'Allemand Dominik Koepfer (66e), quart de finaliste à Rome après avoir battu notamment Simon, De Minaur ou Monfils. Idem pour Benjamin Bonzi (226e), sorti des qualifs, opposé au Finlandais Ruusuvuori (92e mondial). Pour le reste, Corentin Moutet, face au qualifié italien Giustino et Jérémy Chardy, face au qualifié autrichien Rodionov, s'ajoutent à Benoit Paire.
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