Rooney n’a pas suffi à l’Angleterre
Wayne Rooney aurait pu quitter le terrain avec le sourire. Enfin il avait trouvé le chemin des filets en Coupe du monde. Huit ans et neuf matches qu’il attendait ça. Mais son égalisation à la 75e minute aura été le seul rayon de soleil d’une soirée qui s’est mal terminée. Elle n’avait pas très bien commencée non plus. Critiqué pour sa prestation face à l’Italie – malgré sa passe décisive à destination de Daniel Sturridge -, Wayne Rooney était attendu au tournant face à l’Uruguay. Il a longtemps cru que cette malédiction qui le poursuit en Coupe du monde allait lui pourrir son match. Son coup-franc d’abord (10e minute), que n’aurait pas renié une ancienne gloire anglaise David Beckham, a léché la lucarne de Muslera avant de choisir de ne pas rentrer. Puis 20 minutes plus tard, c’est l’équerre qui a renvoyé sa tête à bout portant sur un coup-franc de Gerrard. Deux occasions qui symbolisaient bien son manque de réussite en Coupe du monde.
Muslera l’écoeure… Un temps
Après sa prestation contre l’Italie, la presse britannique ne l’avait pas manqué, tirant à boulets rouges sur le Red Devil. L’état de forme de celui qui doit porter la sélection dans les grands rendez-vous posait question. Avant la Coupe du monde déjà, les anciennes gloires s’interrogeaient. "Je ne dis pas que Wayne doit être écarté, mais si sa forme ne s'améliore pas, je suis curieux de voir si l'encadrement aura les c... de le faire", avait souligné en mai dernier son ancien coéquipier à Manchester, Paul Scholes. "Rooney n'a toujours pas marqué dans un Mondial et il pourrait bien ne pas avoir d'autre chance", avait relevé l'ex-buteur Alan Shearer après le neuvième match blanc - face à l'Italie - en trois éditions de son compatriote.
Mais contre l’Uruguay, on a retrouvé le "Wazza" qui impressionne. Celui qui éclaire le jeu par ses passes comme celle à la 39e minute où il lance parfaitement Sturridge dans la profondeur dont le tir puissant sera repoussé par Muslera. Celui qui court pour 10, qui défend. Bien, mais pas suffisant puisque toujours muet. La malédiction repartait de plus belle à la 54e minute quand seul dans les 5m50, il voyait sa frappe détournée fermement par Muslera. Mais Rooney n’est pas connu pour abandonner. C’est d’ailleurs sa force. Il s’est accroché et à la 75e minute a été récompensé. En renard des surfaces, il a surgit au deuxième poteau, devançant Caceres pour reprendre victorieusement le centre de Glen Johnson et remettre l’Angleterre à flot (1-1). Félicité par tous ses coéquipiers, on l'a senti libéré d'un poids. On peut le comprendre puisqu'après 759 minutes disputées en Coupe du monde et 29 tirs en trois éditions, il faisait enfin trembler les filets.
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Pas encore perdu
Cette égalisation aura été un bonheur éphémère puisque quelques minutes plus tard, Luis Suarez, l’autre attaquant très attendu de cette rencontre, y allait de son doublé. Le buteur de Liverpool offrait la victoire (2-1) et replaçait la Celeste (2-1) dans la course à la qualification. Avant le coup de sifflet final, Rooney a bien tenté de mettre la pagaille dans la défense uruguayenne, mais rien n’y a fait. Ni son envie, ni ce dernier corner où il a cherché la tête d’un coéquipier dont Joe Hart monté aux avant-postes.
Avec deux défaites en autant de rencontres au Brésil, les 8e de finale s’éloignent pour l’Angleterre. Il reste toutefois un espoir : si l’Italie gagne ses deux derniers matches – contre le Costa Rica ce vendredi et l’Uruguay mardi 24 - et que les Three Lions l’emportent largement face à au Costa Rica, les hommes de Roy Hodgson pourraient se qualifier. Pour cela, ils devront encore compter sur Wayne Rooney. Et ça tombe bien, il s’est enfin réveillé.
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