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Roxana Maracineanu devient ministre déléguée, sous la tutelle de Jean-Michel Blanquer

Pour le troisième gouvernement du mandat présidentiel d’Emmanuel Macron, Jean-Michel Blanquer a été nommé ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports. Jean-Michel Blanquer récupère ainsi un portefeuille élargi au sein de l'équipe ministérielle du nouveau Premier ministre, Jean Castex. Jusque-là ministre des Sports, Roxana Maracineanu devient pour sa part ministre déléguée des Sports.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (UGO PADOVANI / HANS LUCAS)

Cette double nomination fait partie des surprises du remaniement ministériel. Peu après 19 heures, sur le perron de l’Elysée, le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler a en effet indiqué que Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Education nationale, voit son portefeuille ministériel s’élargir. Il récupère ainsi la Jeunesse et les Sports. Roxana Maracineanu, qui était seule à la tête du ministère des Sports, perd ainsi de l’importance dans ce gouvernement remanié, puisqu’elle reste au gouvernement mais devient ministre déléguée des Sports, sous l'autorité de Jean-Michel Blanquer. Si la confiance du nouveau gouvernement de Jean Castex lui est renouvelée, elle n’en reste pas moins affaiblie.

Une annonce qui peut-être perçue comme une mise sous tutelle de la désormais ancienne ministre des Sports. Ce choix peut s’expliquer par son bilan en demi-teinte qu’elle laisse dernière elle. Arrivée au ministère des Sports le 4 septembre 2018, l’ancienne nageuse a certes obtenu des avancées notamment sur le dossier des violences sexuelles dans le sport, après le scandale qui a éclaté au sein de la Fédération française des sports de glace, où elle a réussi à briser l'omerta et les tabous, mais le bilan reste toutefois mitigé sur l’ensemble de ses dossiers où les avancées ont été trop peu souvent concrètes.

De nombreux rétropédalages

La crise du coronavirus a été aussi marquée par quelques couacs et approximations de la part de Roxana Maracineanu, tout comme une difficulté à communiquer. Ses rétropédalages ont été nombreux, comme lorsqu'elle avait envisagé un huis clos pour de nombreux événements tels que le Tour de France. La ministre avait ensuite déclaré qu’il n’était pas envisageable que le sport reprenne de façon normale sans vaccin. Puis la ministre s’était ravisée en annonçant la possibilité de voir du public sur la Grande Boucle comme dans les stades cet été. Ou encore quand elle avait affirmé mi-avril que la reprise du sport n'était "pas la priorité", avant de nuancer ses propos. 

Au-delà de ses marches en arrière, c’est aussi un manque d’autorité que l’ancienne nageuse à montrer lors de son passage à la tête du ministère des Sports, qui reste sa première expérience dans un gouvernement. Son rattachement à Jean-Michel Blanquer, connu pour sa fermeté au sein de l’Education Nationale, n’est pas anodin de ce point de vue. 

Un changement inédit 

Ce changement est inédit concernant la structure du gouvernement. Dans l’histoire politique française, jamais un ministre en charge des Sports, dans un portefeuille élargi, n’a eu en-dessous de lui un ministre délégué. D’ordinaire, il s’agit plutôt d’un secrétaire d’Etat comme ce fut le cas pour Thierry Braillard sous la ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Najat Vallaud-Belkacem, puis sous le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner. Pour rappel, si un ministre est à la tête d’un département ministériel, dont les contours varient selon les gouvernements, les ministres délégués peuvent exercer leurs fonctions soit auprès du Premier ministre, soit auprès d’un ministre afin de prendre en charge plus particulièrement certaines de ses attributions. En l’occurrence ici, Roxana Maracineanu aura en charge le dossier des Sports dont elle devra désormais en référer à Jean-Michel Blanquer.

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