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2011 : comment Marc Liévremont a-t-il digéré la finale perdue ?

Battus d’un point en finale, les Français n’ont pourtant jamais été vraiment convaincants cette année-là. Un homme a focalisé les critiques : l’entraîneur Marc Lièvremont.
Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (Marc Liévremont lors de la préparation de la finale © MaxPPP)

Le bonheur dans la souffrance

Jamais une équipe de France n’a été aussi proche du titre mondial. Un point d’écart seulement en finale. Et pourtant, quand Marc Liévremont accepte de reparler de cette édition 2011, la première question paraît évidente : avez-vous pris du plaisir il y a 4 ans ?

"Oui. Il ne reste même que de bons souvenirs, vraiment."

Le doute était permis tant l’entraîneur du XV de France a paru souffrir pendant toute cette compétition. Tendu face aux caméras, il s’agace encore aujourd’hui quand on lui parle de joueurs qui avaient décidé de s’autogérer.

Dans la gestion des hommes, il reconnaît une grosse erreur. Ne pas avoir prévenu Cédric Heymans qu’il ne serait pas sur la feuille de match pour la finale alors qu’il avait joué la demi-finale. Les deux hommes en ont reparlé depuis, le différend est aplani.

Marc Liévremont a accepté de reparler de cette édition 2011 à Richard Place

"Marre des égos"

L’attitude de François Trinh Duc en revanche, il ne la comprend toujours pas. Le demi d’ouverture considère visiblement avoir été trahi. Titulaire en début de compétition, il est devenu remplaçant et ne l’a pas bien vécu, pas compris non plus. "On sait bien que les rapports avec les joueurs, c’est toujours compliqué, dit aujourd’hui Marc Liévremont. Selon qu’ils jouent ou pas, ils sont déçus ou ils sont contents… Moi je considère que je les ai portés, j’ai essayé de les aimer, maladroitement peut-être certaines fois... Franchement, sur la fin j’en avais un peu marre des égos des uns et des autres mais j’ai dit ce que j’avais à dire jusqu’au bout. Il n’y a jamais eu d’autogestion comme certains ont bien voulu le raconter."

 

S’il y a bien un match que la France méritait de gagner il y a 4 ans, c’est la finale. Agressifs, déterminés, les Bleus sont tombés pour un point. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’arbitre Craig Joubert ne les a pas favorisés. D’ailleurs peu de temps après le match, une vidéo a connu un grand succès sur Internet. Autopsie d’une finale. Un retour détaillé de 25 minutes sur les décisions arbitrales. A son évocation, l’ancien entraîneur du XV de France s’enthousiasme : "C’est mes gamins qui me l’ont montrée et j’ai trouvé que c’était superbement bien réalisé avec un point de vue dépassionné en se servant du règlement. Il y a en plus cette voix féminine très neutre qui revient sur chacune des actions. Mais je ne m’arrête pas à des décisions d’arbitre."

Une Marseillaise sur le Mont Eden

Beau joueur, Liévremont préfère se souvenir de son staff, des liens qui les ont unis, des moments intenses qu’ils ont vécus. "La promenade le jour de la finale, on a monté le Mont Eden et on a chanté une Marseillaise ensemble. Et puis les derniers instants, le départ en bus, l’arrivée au stade… c’est de moments d’une intensité rare."

Il joue aujourd’hui volontiers le jeu des questions réponses et quand on lui fait remarquer, il comprend immédiatement. On revient donc sur sa réponse cinglante en conférence de presse après la lourde défaite contre les All Blacks en match de poule, le fameux "Tu m’emmerdes avec ta question" adressé à un journaliste Français qui lui demande s’il croit toujours que la France sera championne du Monde. "Je suis à la fois dans une rage folle parce qu’on a commis des fautes de défense dignes de benjamins et à côté de ça, dans les contenus, j’ai vu des choses très intéressantes. On est quelques minutes après le match, il faut assumer ce score très lourd et le jeu de quelques journalistes, c’était de me provoquer, d’essayer de me faire disjoncter. Et là, ça tombe sur lui, il n’y avait rien de personnel, ça aurait pu tomber sur un autre. C’est vraiment anecdotique."

Cette édition 2015, il la vivra cette fois, comme consultant sur Canal Plus. Preuve s’il était besoin qu’il n’est pas fâché avec les médias.

 

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