Un deuxième match France – All Blacks proche du ridicule
Pas moins de 60 000 personnes sont attendues pour assister à la rencontre qui opposera donc essentiellement des remplaçants du XV de France à des All Blacks rarement titularisés. Il faut noter qu’à la mise en vente des billets, il n’était pas spécifié qu’il s’agirait d’équipes de réservistes… Alors autant dire qu’il faudra être motivé pour assister à ce duel de « seconds couteaux ». Lorsque l’entraîneur des arrières, Jean-Frédéric Dubois, évoque le test-match de samedi prochain contre l’Afrique du Sud au Stade de France, il parle d’abord d’un « deuxième grand rendez-vous », puis tente de rectifier. « Euh non, c’est un troisième grand rendez-vous puisqu’il y a un match mardi. » Après la gifle reçue samedi lors du premier test (18-38), certains espèrent peut-être que les Bleus vont retrouver quelques couleurs dans un match qui s’annonce insipide.
Novès ironise
Mais qui l’a voulu ? Le président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte, a visiblement pesé de tout son poids pour organiser le rendez-vous, estimant que l’enchaînement de rencontres « est une opportunité » pour l’équipe de France, et un atout pour l’encadrement qui pourra « procéder à une large revue d’effectif, nécessaire à deux ans du Mondial. » Sans le dire ouvertement, Guy Novès, ne semble pas du même avis. Sur un ton ironique, le sélectionneur cachait difficilement son désaccord… « Pour ce deuxième test du mardi que l’on m’a gentiment proposé, ce ne sera pas les mêmes joueurs », avait-il prévenu dans une interview accordée au Parisien. Et hormis François Trinh-Duc qui a disputé les cinq dernières minutes du « vrai » test de ce week-end, pas moins de 13 joueurs de la liste B prendront place sur le terrain ! Yoann Maestri en sera le capitaine et tentera de mobiliser ses coéquipiers pour un improbable défi, qui n’aura pas la valeur d’un match-test.
Un match à 2 millions
Pour couronner le tout, la rencontre aura lieu à 18h55, afin de permettre aux All Blacks de rejoindre plus rapidement Edimbourg… De nombreuses voix s’élèvent depuis l’annonce de cette rencontre, à commencer par celle de Jacques Brunel. Pour l’entraîneur de Bordeaux-Bègles, ce match « ne rime à rien, c’est évident », a-t-il lancé à nos confrères de Rugbyrama. « Une équipe avec neuf joueurs qui arrivent de Paris le dimanche, avec un seul entraînement le lundi pour jouer le mardi, qui plus est face aux Blacks, c’est incroyable », a-t-il estimé. Mais il y a bien intérêt : financier. La FFF devrait en effet empocher deux millions d’euros.
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