Après un terrible accident, la pratique du rugby à XV en milieu scolaire reste suspendue : "Arrêter l'activité, c'est ne plus faire confiance aux professeurs d'EPS"

Il y a un mois, le 14 décembre 2022, un jeune rugbyman de 17 ans a été victime d'un plaquage lors d'un match avec son lycée de Tarbes dans les Hautes-Pyrénées. Après cette lourde blessure, l'adolescent est devenu tétraplégique. Un accident qui a conduit l'union nationale du sport scolaire (UNSS) à suspendre les compétitions. Au début de l'année, l'UNSS a assoupli sa position en autorisant la reprise du rugby à 5 et à XIII mais pas à XV, jugé trop risqué pour l'instant. Au-delà de l'émotion suscitée par le drame, les acteurs du rugby scolaire s'interrogent : pourquoi une telle interdiction perdure-t-elle encore ?

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Au lycée de la Borde Basse à Castres, les 93 élèves de la section rugby patientent. Il s'agit de l'un des plus gros contingent de France et depuis un mois, ils doivent se contenter de deux entraînements par semaine. "On a une gestion des charges physiques qui fait qu'on n'est jamais en section sportive avec du combat à 100%, explique Pierre Robin qui encadre les élèves. Nous, on est toujours sur de l'opposition mesurée." Personne ne sait quand les championnats reprendront alors qu'il y a des échéances au printemps d'où l'incompréhension de Pierre Robin : "J'ai du mal à imaginer que le rugby scolaire à l'UNSS, en fait, s'arrête définitivement à la suite d'un accident malheureux."

"S'il y a un accident en escalade, c'est déjà arrivé dans un cadre le cours d'EPS, on ne va pas arrêter à la programmation de l'escalade dans tous les établissements de France."

Pierre Robin, professeur d'EPS

à franceinfo

La pratique du rugby en milieu scolaire est très réglementée. Mais faut-il aller plus loin en termes d'aménagements pour rendre ce sport encore moins risqué ? Pourquoi pas estime le syndicat national de l'éducation physique mais faisons confiance aux professeurs d'EPS. "Arrêter l'activité, c'est ne plus faire confiance aux professeurs d'EPS qui encadrent cette activité dans le cadre du sport scolaire et remettre en cause leur enseignement", dénonce Coralie Benech, co-secrétaire générale du Snep-FSU. Seul le ministère de l'Éducation nationale peut donner son feu vert à la reprise des compétitions.