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Affaire Altrad : Pour Bernard Laporte, "le dossier est vide"

Après la fin de sa garde à vue, levée hier, Bernard Laporte, le président de la Fédération française de rugby (FFR) a tenu une conférence de presse ce jeudi soir à Saint-Jean-de-Védas, près de Montpellier. Alors qu’il est mis en cause dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte concernant ses liens avec Mohed Altrad, le président de Montpellier, et notamment pour des soupçons de favoritisme envers le MHR, Bernard Laporte a martelé que le dossier était "vide".
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte (à gauche) et le vice-président Serge Simon donnent une conférence de presse, le 24 septembre, un jour après avoir été libérés de leur garde à vue dans le cadre d'une enquête sur les soupçons qui pèsent sur le club de Top 14 de Montpellier.
 (PASCAL GUYOT / AFP)

Ce fut une conférence de presse express. En 10 minutes, top chrono, Bernard Laporte et Serge Simon ont successivement pris la parole. C'est d'abord ce dernier, le vice-président de la FFR, qui s'est exprimé. Il a d’abord exprimé son soulagement quand à la fin de la garde à vue et qu'il pouvait "enfin s’expliquer, avec notre version des faits parce que je le rappelle, c’est une enquête qui dure depuis plus deux ans, presque trois ans, sur des faits qui nous sont reprochés et que l’on ne connait pas". "On a enfin pu répondre et s’expliquer, avoir connaissance de ce qui nous était reproché", a-t-il indiqué avant de confier : "nous sommes soulagés car, après avoir évidemment apporté la contradiction et nos éléments, ce qui nous est reproché ne tient pas, et ça je peux vous le dire, ça change la vie, car on finit par douter de vous. C’est un grand soulagement."

 Serge Simon a aussi dénoncé une machination à l'approche des élections de la présidence de la FFR. "Evidemment étant donné comment les choses sont orchestrées, médiatisées, mises en scène, ce hasard du calendrier n’échappe à personne, entre ces auditions très spectaculaires, très médiatisées, ces auditions, ces gardes à vues, et notre calendrier électoral. On a du mal à imaginer que les choses vont s’arrêter là. Mais que si, et c’est ça qui est un soulagement, ça continue, et que l’on continue à nous reprocher des choses, on sait que ça ne tient pas. Et ça, c’est quelque chose d’important", a-t-il poursuivi. Pour Serge Simon, il s’agit incontestablement "d’une volonté de déstabilisation du processus électoral. C’est très questionnant. "

"La montagne va accoucher d'une souris"

Puis ce fut au tour de Bernard Laporte de prendre la parole. Le Président de la FFR a d’abord indiqué qu’il avait "abordé ces 'entretiens' avec sérénité. Lorsque l'on n'a rien à se reprocher, on a la force de la vérité avec soi. Cela faisait bientôt 3 ans que j'attendais d'éclairer les enquêteurs sur un dossier dont le contenu ne m'était pas accessible." Selon lui, après avoir eu connaissance des faits reprochés, le dossier serait vide. "Le dialogue avec les enquêteurs aura fini de me convaincre. Malgré des investigations poussées, avec des moyens colossaux, des campagnes de presse ressassant sans cesse les mêmes théories... : le dossier est vide. Il n'y a rien de concret. Des supputations, des interprétations, des scénarii... La montagne va accoucher d'une souris".

"Je me battrais toujours pour les clubs amateurs"

Le président de la FFR a également voulu se montrer combatif. "Je vais repartir avec enthousiasme, force et conviction surtout pour aider les clubs amateurs qui en ont bien besoin. Moi ce qui m’intéresse c’est l’élection et les clubs amateurs. Et que la Ligue nationale de Rugby nous attaque n’est pas innocent mais je me battrai. J’ai dit on va aller chercher ces millions d’euros, on a pris ces millions d’euros à la Ligue. C’est nous qui commandons, ce n'est pas eux qui commandent", a-t-il répété. 

"Qu’ils continuent à nous attaquer le 4 octobre, car nous allons gagner. On remettra encore une fois les choses à l’endroit comme on l’a déjà fait. Je me battrai toujours pour vous, pour les clubs amateurs, pour aller chercher ce dont nous avons besoin, pour que ces clubs vivent, il n'y a que ça qui m’intéresse. Je le dis et le redis, car je crois que certains n’ont pas compris. Quand je suis parti de Toulon, j’ai un club qui me proposait 1M d’euros par an, pendant 5 ans, souligne-t-il en s'effondrant en larme. Moi, j’ai dit non à 5 millions d’euros, et ils vont me donner eux des leçons ? Je ne reçois plus de leçons", conclut-il. 

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