Avant une réunion avec Emmanuel Macron, Bernard Laporte appelle à une meilleure considération du sport
Depuis le début du deuxième confinement, les acteurs du monde du sport professionnel et amateur alertent le gouvernement sur les conséquences graves de ces nouvelles restrictions sur leur secteur. Ils demandent ainsi, depuis plusieurs semaines, davantage d'aides financières pour faire face aux pertes économiques provoquées par le huis clos. Ce mardi, Emmanuel Macron écoutera leurs demandes lors d'une réunion en visio-conférence avec des représentants du sport professionnel et amateur. Parmi eux, Bernard Laporte, le président de la Fédération française de rugby. Invité de la matinale de France Inter, il a d'abord rappelé sa satisfaction d'être entendu par l'Elysée, un geste qui montre que le gouvernement "s'intéresse au sport", souligne le président de la FFR.
Celui-ci a également salué les "coups de gueule très importants de Tony Parker et de Denis Masseglia". Pour Bernard Laporte, il faut que le "sport soit davantage considéré, au même titre que la culture. Le sport est à bout de souffle. Quand on annonce 2 milliards pour la culture et 120 millions pour le sport, on a l'impression de ne pas exister", regrette-t-il au micro de France Inter. Le monde du sport demande en effet depuis le début du confinement des aides financières supplémentaires à leur égard pour faire face aux pertes économiques du huis clos. "Nous allons perdre 34 millions d'euros sur la saison, ce qui représente un tiers de notre budget. Il ne faut pas oublier que derrière, il y a des clubs", incite Bernard Laporte. "L'enveloppe des 120 millions bloqués pour le sport n'est pas suffisante. Il faut faire en sorte d’aider les fédérations", appelle-t-il encore.
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Des effets bien au-delà des pertes économiques
Plus que la question économique, Bernard Laporte a aussi voulu alerter sur l'impact de l'arrêt du sport amateur. "Le sport, c'est aussi important que le reste. Pour faire revenir les gamins dans le monde du sport, ça va être compliqué. Et pour certains, ils peuvent aussi prendre de mauvaises directions", craint le président de la FFR. "Si les enfants peuvent aller à l’école, pourquoi ils ne peuvent pas aller au sport ? On ne comprend pas". Il rappelle que les effets du sport vont bien au-delà de la pratique physique seule. Le sport permet le lien social, apporte du bien-être et contribue au développement des enfants.
"En France, le sport n'est pas assez valorisé. Heureusement qu’il y a des clubs, les 94 fédérations et les 17 millions de licenciés. Chez les Anglo-Saxons, en Nouvelle-Zélande, ils font 5 à 6 h de sport par semaine. En France, on se bagarre", constate-t-il encore. Même s'il "comprend bien les difficultés actuelles", le président de la FFR espère avoir à l'issue de cette réunion un calendrier de réouverture. Mais surtout, il attend une augmentation de l'enveloppe d'aide destinée au secteur du sport et un meilleur soutien aux fédérations. "Si demain une fédération tire le rideau c'est dramatique", craint-il encore. Dans le cas contraire, sans nouvelles aides, de nombreux clubs pourraient ne pas se relever de la crise sanitaire et mettre la clé sous la porte.
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