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Challenge Cup : Clermont et La Rochelle, le même rêve d'Europe

Deux clubs français se retrouvent ce vendredi soir (20h45 sur France 4 et france.tvsport) à Newcastle pour la finale de Challenge Cup. Si Clermont visera un troisième sacre dans la compétition, le club charentais veut inscrire son nom au palmarès et soulever la première coupe d'Europe de son histoire. À Saint-James Park dans l'antre mythique des Magpies, le duel franco-français s'annonce électrique.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
  (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

Au regard de cette campagne 2018/2019 en Challenge Cup et des deux équipes présentes en finale - Clermont et La Rochelle - on peut dire que la deuxième compétition européenne prend du galon. Finis les matchs sacrifiés, l'investissement limité au profit des championnats nationaux... Les deux clubs français qui vont s'affronter à Newcastle ont joué le jeu à fond. Mieux, elles ont su profiter de leurs bonnes performances en Top 14 pour faire de cette Challenge Cup le meilleur des laboratoires. 

Objectif premier titre européen pour La Rochelle

Emmenés par leur capitaine Victor Vito - qui sera absent pour la finale, remplacé par Grégory Alldritt - les Jaune et Noir réalisent un exercice sérieux et enthousiasmant dans le jeu. Leurs performances en Challenge Cup leur ont d'ailleurs permis de sortir la tête de l'eau alors que le club traversait une période compliquée en Top 14 (quatre défaites d'affilée de la 17e à la 20e journée dont un carton 50-14 sur la pelouse du Racing 92). C'est le victoire en quarts de finale contre Bristol (39-15) qui a remis les Rochelais d'aplomb.

Désormais, la place de barragiste leur tend les bras en championnat et cette finale de coupe d'Europe est une récompense logique pour ceux qui rêvent d'être le 8e club français à inscrire son nom dans la compétition. Demi-finaliste en Challenge Cup et en Top 14 en 2017, le travail réalisé en amont pourrait bien être récompensé deux ans plus tard. D'autant que La Rochelle jouera sans complexe : grand favori de la compétition, Clermont à bien plus à perdre que le club charentais qui va disputer sa première finale européenne. Des propos appuyés par le responsable sportif rochelais Jono Gibbes en conférence de presse : "Le groupe s’est construit cette opportunité, en sortant d’abord de la poule même s’il a perdu à la maison contre Bristol. Nous avons bien maîtrisé la poule et passé les deux petites finales, Bristol, en quart, et Sale, en demie (...)  À l’intérieur du groupe, il y a quelque chose de fort pour faire la meilleure performance possible lors de cette finale. Le but, c’est de bien attaquer la finale et de mettre Clermont sous pression durant 80 minutes.”

L'inexpérience de ce genre de finale sera peut-être la meilleure arme du Stade Rochelais, d'autant plus que l'objectif est déjà rempli comme l'a rappelé Uini Atonio. "Il y a zéro pression. Avec le groupe, nous sommes arrivés jusque-là. L’objectif, c’était une demi-finale à la maison et nous l’avons rempli.” Un avis partagé par Romain Sazy : "On a tout fait pour atteindre la finale, maintenant c'est que du bonus. On a pris l'ampleur de l'événement. On sera soutenus par les Rochelais à Newcastle, à Deflandre et tous ceux devant leur télévision. On donnera tout pour leur ramener quelque chose".

Clermont favori pour un troisième sacre mais...

Pour les d'ores et déjà demi-finalistes du Top 14, cette finale de Challenge Cup vise autant à emmagasiner de la confiance avant les phases finales du championnat de France qu'à garnir l'armoire à trophées. Déjà vainqueurs à deux reprises (1999 et 2007), l'ASM et son entraîneur Franck Azéma - joueur il y a 20 ans et désormais sur le banc - veulent triompher en patrons. Car la pancarte de favori n'a peut-être jamais autant collé à la peau des Clermontois.

Il suffit de jeter un oeil à quelques chiffres sur la campagne des Jaunards pour le comprendre : 30 points sur 30 possibles en phase de poules, meilleure attaque de Challenge Cup (397 points)... Sans oublier les prestations XXL de Peter Betham, auteur de 10 essais en huit rencontres dans la compétition, égalant ainsi le record d'Adam Radwan (Newcastle) de l'an passé. Inutile de chercher plus loin. L'ASM a pleinement assumé son statut.

Ne reste plus qu'à conclure... Une tâche pas si aisée pour les Clermontois. En demi-finales ils ont frôlé le pire face aux Harlequins (32-27) en encaissant trois essais consécutifs. Mi-avril, c'est en Top 14 à Toulouse que l'ASM s'est faite surprendre alors qu'elle menait de 11 points à 10 minutes de la fin et en supériorité numérique (47-44).  Autant de moments de frayeur qui sont des motifs d'espoir pour La Rochelle. Surtout que le même Peter Betham ne fait pas partie du groupe des 23 a-t-on appris jeudi. De quoi relativiser tout excès de confiance chez les coéquipiers de Morgan Parra.

"La Coupe d'Europe, même si c'est la petite, il faut la respecter et c'est chose faite puisqu'on est au bout", a toutefois rappelé l'ouvreur Camille Lopez mardi en conférence de presse. "Ça reste un titre dans la carrière d'un joueur, d'un club. On en aura peut-être pas 36. Je ne l'espère pas, mais ce sera peut-être la dernière finale de ma carrière."

Et pour glisser la petite histoire dans la grande, les Penaud pourraient entrer dans l'histoire du rugby. Après Alain, vainqueur de la Coupe d'Europe 1997 avec Brive, c'est Damian qui peut ajouter une ligne à son palmarès. Un succès qui ferait du duo père-fils le premier à avoir décroché un titre de Coupe d'Europe, à 22 ans d'intervalle. Le centre des Jaunards a d'ailleurs prolongé son contrat de quatre ans en début de semaine.

Le favori contre l'outsider, les choses sont on ne peut plus claires au moment d'aborder cette sixième finale 100% française en Challenge Cup. Reste à voir qui parviendra à arracher la victoire dans un stade Saint-James Park qui promet d'être incandescent.

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