Biarritz et Bayonne vers une fusion en Coupe d'Europe
C'est une guerre de clocher qui dure depuis très longtemps. Le derby basque, c'est une institution. Pour éviter d'y toucher sur le plan national, ce qui mènerait certainement à une levée de boucliers des deux côtés, Alain Afflelou et Serge Blanco pourraient aboutir à une fusion des deux clubs, uniquement sur le plan européen. Ayant de plus en plus de mal à exister en Coupe d'Europe, les deux clubs rassembleraient leurs forces pour éviter de ne jouer un rôle qu'en Challenge Européen, à l'image des provinces irlandaises. "Unir les deux clubs basques serait une solution artificielle", avoue le président de Bayonne dans un entretien à L'Equipe. "Ils doivent exister séparément pour que le rugby reste fort sur la côte basque. En revanche, il y a des tas de choses que l'on pourrait faire ensemble en terme d'économies d'échelle." Et là, l'ancien lunetier lâche ce qui pourrait s'apparenter à une bombe pour certains supporteurs: "Pourquoi pas imaginer une équipe commune en Coupe d'Europe..." et d'aller un peu plus loin: "Pour l'équipe commune en Coupe d'Europe, Serge est d'accord. Il l'a lui-même suggéré en me disant: 'On pourrait faire ça..." De mon côté, c'est un oui franc. Avec Serge, on est convenus de se revoir prochainement à ce sujet."
Encore du travail
Comme cela, le projet paraît simple. Deux clubs moyens sur la scène européenne s'unissant, cela peut donner un prétendant à la victoire. Tenant du titre du Challenge européen, dans lequel il a été reversé à l'issue de la phase de poules de la Coupe d'Europe, le Biarritz Olympique ne peut que constater qu'il ne fait plus partie des prétendants, alors qu'il a été finaliste en 2006 et 2010. Quant à l'Aviron bayonnais, il lutte plus souvent pour sa survie en Top 14 que pour atteindre les sommets continentaux. Cette union est-elle une solution ? Peut-être, même s'il faudrait trouver une cohésion dans le jeu entre des joueurs qui n'évoluent jamais ensemble, qui sont même adversaires dans l'Hexagone. Un peu comme en équipe de France diront certains... Mais il faudrait en plus déterminer quels entraîneurs, et quels joueurs, parmi les 60 ou 65 que compteraient les deux équipes rassemblées. Autre souci: le mode de qualification. C'est le Top 14 qui offre les tickets pour l'Europe, les six premiers allant en H Cup, les six suivantes en Challenge européen. Si l'un des deux clubs fait partie des six premiers, et l'autre fait partie des six autres, l'union jouera-t-elle en H Cup ? Et si l'un d'eux est relégué en Pro D2 ?
Si les deux présidents semblent d'accord pour cette unité européenne, il reste encore du travail à mener avant que l'équipe basque unifiée voie le jour.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.