Champions Cup : les raisons de l'échec de Toulouse, éliminé en demi-finale face au Leinster
Le Stade toulousain a été corrigé par la province irlandaise (40-17), samedi, en demi-finale, après avoir notamment été lâché par son premier rideau défensif.
Le Leinster a déroulé sa partition, sans accroc... un peu comme le faisait Toulouse la saison passée. Le champion sortant s'était déjà hissé ric-rac en demi-finale de Champions Cup, après des matchs gagnés à l'arrachée contre l'Ulster et le Munster (un final aux tirs au but). Il n'a rien pu faire face à la machine irlandaise et s'est incliné (40-17) à l'Aviva Stadium de Dublin, samedi 14 mai.
Cette défaite cinglante ne constitue pas une surprise pour cette équipe qui a fait sienne cette saison les copies plutôt poussives, mais qui a été sauvée par des coups d'éclat dignes d'un pragmatisme propre aux très grands. Cette fois, pourtant, la marche était trop haute, au moins pour trois raisons principales.
Un premier rideau défensif à l'agonie
Certes, les Rouge et Noir ont, depuis plusieurs mois, du mal à enchaîner les temps de jeu et à retrouver ce jeu huilé qui a fait leurs plus belles heures. Rarement, néanmoins, ils auront été bousculés de la sorte dans l'impact physique.
Transpercés en défense dès les premières minutes de la rencontre, les Toulousains ont manqué près de 32 plaquages (contre 19 côté Leinster). Les joueurs ont péché dans la lecture des lancements de jeu adverse, ce qui a permis aux Irlandais d'inscrire quatre essais.
Une occupation du terrain irlandaise
Toulouse a aussi été dominé tactiquement. Dans ces rencontres qui frôlent l'intensité des matchs internationaux, le soin du détail dans l'occupation du terrain s'avère particulièrement précieux. Etre coincé dans son camp rend plus vulnérable aux fautes qui peuvent être punies par une pénalité ou une récupération de balle synonyme d'essai. Il est peu de dire que les Irlandais ont avalé les mètres, au pied comme à la main. L'ouvreur international Jonathan Sexton (nommé homme du match) a été le chef de file de la performance irlandaise.
Au total, le Leinster a gagné 968 mètres au pied contre 615 pour le Stade toulousain. Malgré son trio Dupont-Ntamack-Ramos, pourtant habituellement très à l'aise dans l'exercice, les hommes d'Ugo Mola ont passé le plus clair de leur temps dans leur camp à repousser l'inévitable (70% d'occupation en faveur du Leinster à la fin du match), grâce à des grattages et des plaquages offensifs avant de craquer. A l'heure de jeu, les Toulousains n'étaient venus que trois fois dans les 22 mètres adverses.
Le résultat d'une défaillance physique
Le Leinster a déroulé son rugby, sa performance est marquante, mais il faut souligner que ce Stade toulousain ne disposait pas de toutes ses armes pour espérer rivaliser dans un tel choc. Les scories en attaque, la difficulté à occuper le terrain, les ballons perdus ou les plaquages manqués : tout est en partie symptomatique d'une équipe au physique profondément entamé. On aura par exemple rarement vu Romain Ntamack les mains sur les genoux, le capot ouvert, à l'heure de jeu.
Antoine Dupont n'a pas manqué d'évoquer cette fatigue à la fin de la rencontre. Le meilleur joueur du monde est revenu sur ce match fou en quart de finale, remporté après prolongations aux tirs au but face au Munster. Ce final a laissé des traces. Ajoutez à cela un tableau compliqué où les Toulousains ont dû enchaîner trois déplacements contre trois cadors irlandais (Ulster, Munster, Leinster)... Bref, même un Toulouse en pleine confiance aurait eu de quoi grincer des dents.
De plus, les Hauts-Garonnais, obligés de livrer leurs meilleures forces vives pour espérer se qualifier pour les phases finales du Top 14, n'ont pas eu le loisir de faire souffler leurs cadres ces dernières semaines, contrairement au Leinster, leader de son championnat. Les Toulousains pourront désormais s'atteler pleinement à la défense de leur sixième place qualificative. Reste à savoir s'il leur reste encore assez d'énergie.
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