Champions Cup: Montpellier, ténor quasi aphone
Interrogé sur sa performance majuscule dimanche contre Exeter, Nemani Nadolo a résumé le fond de sa pensée d’une phrase très rugby : « C’est bien (de marquer deux essais, NDLR). C’est une satisfaction mais je préfère gagner ». L’ailier fidjien du MHR vient sans s’en rendre compte de mettre le doigt sur ce qu’il manque à son club au plus haut niveau européen : la culture de la victoire.
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Manque de réalisme
Habitués au succès depuis le début de saison, invaincus en championnat dans leur antre de l’Altrad Stadium où ils étrillent généralement leurs rivaux, les Languedociens sont tombés de haut ce dimanche face au champion d’Angleterre en titre qui a crânement joué sa chance. Incapables de tuer le match à l’heure de jeu –essais ratés coup sur coup par Jacques Du Plessis et Nagusa-, les Héraultais ont fini par courber l’échine, récupérant tout de même deux points de bonus (un offensif, un défensif) qui peuvent encore s’avérer déterminants en janvier prochain à l’heure des comptes.
Le rêve d’un quart de finale à la maison semble en revanche s’être envolé et il va falloir cravacher pour accrocher la première place du groupe ou, plus raisonnablement- une place de meilleur deuxième qui donne droit à un ticket pour le printemps. Sortis dès la phase de groupes ces deux dernières saisons, Montpellier s’était tout de même consolé en remportant la Challenge Cup, la petite Coupe d’Europe dans laquelle il avait été reversé début 2017.
Cotter a du travail
En fait, il manque beaucoup de choses aux Cistes pour battre les cadors du continent : de la constance, de la confiance, de l’ambition dans le jeu. Après les années Jack White estampillées « tout physique », la période Vern Cotter s’ouvre avec de nouvelles perspectives. Montpellier veut vaincre en régalant, à la manière de Clermont ou du Stade Rochelais.
Le technicien néo-zélandais a été recruté pour cela par le président Mohed Altrad et il s’attelle à changer l’état d’esprit de ses protégés progressivement, en se servant des avantages acquis (densité physique, puissance du pack, talent énorme de quelques hommes clefs comme Aaron Cruden -blessé actuellement et remplacé par le demi-de-mêlée Paillaugue à l'ouverture-, Louis Picamoles, François Steyn ou encore Nadolo, auteur de son deuxième doublé européen consécutif). Le Fidjien a déjà inscrit 11 essais en 7 rencontres disputées cette saison. Mais pour revenir dans la lumière, il faudra davantage qu’une étincelle, si belle soit-elle !
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