Champions Cup : Toulouse, un sacre contre nature mais tellement mature

Privé de ballon et moins tranchant en attaque, le Stade toulousain a bâti son succès sur une défense de fer.
Article rédigé par Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les Toulousains, à la pointe du combat, lors de la finale de Champions Cup, Stade toulousain-Leinster, au Tottenham Hotspur Stadium de Londres, le 25 mai 2024. (ADRIAN DENNIS / AFP)

On les savait flamboyants en attaque, capables de renverser le cours d'un match sur une perte de balle bien exploitée, on les sait désormais capable de ferrailler 100 minutes durant face à une équipe comme le Leinster. Sevrés de ballons d'attaque à Londres, samedi 25 mai, les Toulousains ont construit leur succès (31-22) sur l'efficacité de leur rideau défensif et sur un combat permanent dans les zones de rucks, symbolisé par la performance titanesque d'Antoine Dupont.

Élu homme du match et meilleur joueur de la saison en Champions Cup à l'issue de la prolongation, le demi de mêlée a mené les siens sur la route d'un succès obtenu grâce à la solidarité impressionnante de tout un groupe. Auteur de 16 plaquages (100% de réussite), François Cros a confié au micro de France Télevisions après le match que les Toulousains s'attendaient à ce genre d'opposition : "On savait que ça allait être un bras de fer jusqu’au bout, qu’il n’allait pas falloir lâcher. On a réussi avec beaucoup de cœur et de solidarité à tenir et à les faire craquer en prolongations."

Jeu de mains ? Non, jeu de gros bras !

On pouvait s'attendre à une opposition de style affirmée et assumée, on a surtout vu Toulouse accepter de souffrir et faire confiance à son organisation défensive. Avec 58% de possession de balle, les Irlandais ont effectivement largement contrôlé le cours du match, occupant le camp adverse 64% du temps. Preuve ultime d'un rapport de force qui s'est progressivement installé, les Toulousains ont plus usé du jeu au pied que les hommes de Leo Cullen (36 contre 31). 

Résultat, il a fallu plaquer, et plutôt deux fois qu'une. Avec 258 plaquages réalisés (91% de réussite), la défense Rouge et Noir s'est largement employée et ses joueurs ont mis à mal les velléités offensives adverses, malgré un défi physique toujours plus intense au fur et à mesure du match. Au total, dix joueurs toulousains ont dépassé la barre des 12 plaquages, dont quatre premières lignes, signe que c'est toute une équipe qui s'est mise au diapason.

S'ils ont évidemment laissé des plumes dans ce secteur, en témoignent leurs 16 pertes de balles et 15 pénalités concédées, ils ont rendu la pareille au Leinster, coupable lui de 19 pertes de balle et pénalisé à 15 reprises.

Antoine Dupont et Jack Willis, deux hommes dans le vent

Loué pour ses qualités offensives, attendu pour mettre du désordre dans la défense irlandaise, Antoine Dupont a cette fois-ci pesé sur le plan défensif. Si ses quatre offloads représentent le plus haut total du match, le capitaine toulousain a impressionné par son abnégation et sa hargne dans les zones de combat. Au total, il a récupéré quatre ballons, dont le dernier du temps réglementaire, alors que le Leinster avait une ultime occasion de gagner le match.

Des grattages salvateurs, comme celui réalisé sur Dan Sheehan (30e), qui venait pourtant de lui voler le ballon près de 80 mètres plus loin. Un sauvetage permis par un Blair Kinghorn héroïque pour plaquer le talonneur irlandais à quelques mètres de l'en-but toulousain.

Juan Cruz Mallia et Jack Willis au plaquage lors de la finale de Champions Cup, Stade toulousain-Leinster, au Tottenham Hotspur Stadium de Londres, le 25 mai 2024. (ADRIAN DENNIS / AFP)

Auteur de neuf plaquages, le maître à jouer des Rouge et Noir a insufflé un esprit conquérant dans la tête des siens. À ses côtés, l'Anglais Jack Willis a brillé devant son public. Véritable poison dans les rucks lui aussi, il a récupéré deux possessions, le troisième ligne a surtout impressionné sur la ligne. Avec 29 plaquages, meilleur total sur la pelouse, il a mis à mal toute tentative de faire la différence dans sa zone. Débarqué sur les bords de la Garonne l'an dernier, le numéro 6 toulousain a été l'une des figures majeures d'un groupe qui a désormais gravé son histoire dans le marbre.

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