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Coupe d'Europe: Toulon réussit la passe de trois contre Clermont

Toulon a réussi l'exploit de remporter la Coupe d'Europe pour la troisième année consécutive en s'imposant en finale (24-18) samedi à Twickenham. Si les Auvergnats sont le mieux entrés dans la partie, les Toulonnais ont ensuite imposé leur maîtrise en prenant le score juste avant la pause pour ne plus le lâcher.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Deux ans après la première opposition entre les deux formations phare du Top 14 à ce même stade de la compétition, on attendait une nouvelle fois un vraie finale, très disputée et c’en fut une, du moins dans l’engagement affiché par les deux formations, pressées d’en découdre, et avec une grosse intensité dans un stade de Twickenham bien plus rempli qu’on ne le craignait.

Clermont débute en fanfare

Le rythme fut installé dès la première période sans aucun round d’observation, entre deux équipes qui se connaissent bien et qui cherchaient à déplacer le jeu et pousser l’adversaire à la faute. Dès l’entame Clermont mettait une grosse pression sur des Toulonnais qui subissaient en mêlée et se faisaient mettre sur le reculoir en défense. Cette pression permettait aux Jaunards d’inscrire les premiers points par Camille Lopez, titularisé à la dernière minute à l’ouverture à la place de Brock James, blessé pendant l’échauffement.

Lopez trouvait les poteaux à deux reprises, sanctionnant des fautes au sol du RCT (6-0, 13e). Halfpenny répliquait (6-3, 17e) mais Toulon, toujours bousculé dans son jeu ne profitait pas de ce répit puisque un renvoi au pied de Tillous-Bordes était contré par les Clermontois, ce qui bénéficiait à Fofana, profitant d’un rebond favorable. Le centre de l’ASM filait à l’essai (11-3, 26e).

Le match prenait encore plus de consistance avec de sérieux affrontements dans les zones de ruck. Les Toulonnais insistaient sur les points de fixations et faisaient parler leur puissance pour jouer au près et provoquer directement des Clermontois alors moins à leur aise et qui se mettaient en position illicite. Ce qui permettait à Halfpenny de grappiller des points sur deux pénalités (11-9, 33e). La domination toulonnaise se poursuivait dans les dernières minutes avec une mainmise des avants varois et un peu plus de variété dans les lancements de jeu. Après plusieurs séquences et beaucoup d’insistance pour perforer le mur auvergnat, les Toulonnais parvenaient à faire la différence en bout de ligne par Bastareaud dans le temps additionnel. Toulon entrait au vestiaire avec un avantage inespéré au vu de leur début de match. (16-11). 

Le RCT en patron

Mais indiscutablement les hommes de Bernard Laporte avaient les ressorts pour rebondir, de la lucidité et une certaine expérience pour ne pas s’affoler malgré la tournure des choses, ce qui leur avait permis de revenir. Ils entraient dans la deuxième période avec la même envie, et beaucoup plus d’initiatives que les Clermontois qui semblaient avoir du mal à reprendre leurs esprits. Ils se consommaient un peu trop dans des actions au près mal négociées, alors que les Varois maintenaient à leur tour un énorme impact. Même lorsqu’ils étaient chahutés sur quelques points fixes, ils ne perdaient pas pour autant le ballon. Toulon creusait l’écart avec une pénalité de 35 m transformée par Halfpenny, venant sanctionner un anti jeu de Nakaitaci (19-11, 52e).

Malgré des intentions louables les Clermontois décontenancés s’enferraient dans la tenaille varoise, en ne parvenant pas à enchaîner. Mais leur volonté de jouer était pourtant récompensée. Après un grand temps fort et une série de passes parfois maladroites, le ballon revenait dans les mains d’Abendonan, qui adressait un intelligent coup de pied à suivre par-dessus la défense pour lui-même et allait pointer dans l’en-but devant des Varois médusés. Lopez transformait. Les Clermontois revenenaient dans leur finale (19-18, 62e).

L'exploit de Mitchell

Le dernier quart d’heure était particulièrement accroché avec beaucoup d’amplitude et toutes les forces jetées dans la bataille. Le combat devenait plus haché, avec beaucoup de mal de part et d’autre à stabiliser les mêlées et assurer les conquêtes. Toulon pensait avoir repris la main mais un essai de Williams en bout de course était justement invalidé, après une belle percée de Drew Mitchell. Mais ce n’était au fond que partie remise, puisque l’ailier australien allait offrir la victoire à son équipe sur un exploit personnel. Sur le flanc Mitchell slalomait dans la défense clermontoise, effaçait cinq adversaires avant d’aller pointer en terre promise.
Toulon accentuait son avance (24-18, 70e).

L'ASM reste en rade

Dans la foulée, Habana interceptait un ballon et était repris par un plaquage alors qu’il était tout près de crucifier des Clermontois qui venaient de prendre un sérieux coup sur la carafe. Ceux-ci tentaient malgré tout de se rebiffer, en amorçant des relances désespérées mais une fois encore, ils manquaient de soutien, de précision et se mettaient à la faute, face à une équipe de Toulon qui hérissait des barricades en défense, laissant Toulon récupérer de précieuses munitions alors que le chronomètre s'égrenait. La dernière pique clermontoise  poussait le bloc toulonnais sans parvenir à le déstabiliser, et le tout dernier geste, un coup de pied de Lopez pour son ailier, intercepté par Habana, était le signe peut-être d'un manque de lucidité de Clermontois, une action à l'avenant d'une deuxième période difficile où ils ont vraiment subi. La sirène retentissait sur une explosion de joie des Toulonnais, en anéantissant les derniers espoirs de l'ASM qui une fois de plus restait en rade.

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