ENTRETIEN. Champions Cup : "La Rochelle devra casser le paquet d'avants du Leinster", estime Patrice Collazo, l'ancien coach rochelais
La Rochelle affronte le Leinster, samedi (17h45, sur France 2 et france.tv), pour s'offrir un premier titre continental dans son histoire.
Des premiers pas en Top 14, jusqu'à une deuxième finale de Champions Cup consécutive, samedi 28 mai, Patrice Collazo n'a rien manqué. De près, d'abord, en cirant le banc du Stade rochelais entre 2014 et 2018, puis de loin désormais, en simple observateur d'un club qu'il a grandement aidé à faire monter avant qu'il n'atteigne des sommets européens.
À la veille d'un duel croustillant au stade Vélodrome entre le Leinster et La Rochelle qui va tenter d'empocher un premier titre continental, le coach de 48 ans s'est confié sur les enjeux de cette rencontre à Franceinfo: sport.
Franceinfo: sport : comment expliquez-vous la dimension prise par La Rochelle en huit ans, depuis son retour dans l'élite ?
Patrice Collazo : Le club a une progression linéaire depuis sa montée en Top 14. Depuis trois ans, il arrive à s'installer dans le dernier carré des grandes compétitions. Un titre viendrait consolider ce projet pour l'amener à un autre niveau. Celui des grands européens.
Face au Leinster, le club ne part pourtant pas favori...
La Rochelle est toujours citée désormais pour aller au bout des coupes d'Europe mais quand vous tombez sur Toulouse qui a un palmarès long comme le bras [5 couronnes continentales], ou le Leinster qui a gagné quatre titres, c'est plus compliqué. Et le Stade rochelais n'est pas favori parce que le club n'a pas gagné. On ne retient que les vainqueurs.
Comment jugez-vous le travail de Ronan O'Gara ?
Chaque entraîneur a apporté quelque chose dans l'évolution du club. O'gara a un vécu en Coupe d'Europe avec le Munster en tant que joueur. Il a une grosse expérience comme entraîneur. Il rassure aussi ses gars avec ce vécu. Mais les joueurs sont aussi internationaux et ont un passé qu'ils n'avaient pas il y a trois, quatre ans. Priso, Skelton, Atonio, tous ces joueurs ont grandi avec La Rochelle. Ils ont construit leur légitimité avec le club.
"La Rochelle a déjà gagné et peut remporter le titre."
Patrice Collazoà franceinfo:sport
L'an dernier, La Rochelle avait battu le Leinster en demi-finale, mais sans Sexton, du côté des Irlandais. Peut-il tout changer ?
Le Leinster est formaté pour la coupe d'Europe et Sexton est son fer de lance. Si on prend le groupe, c'est 90% de l'équipe d'Irlande, ça joue aussi. Et Sexton fait partie de ces types qui maîtrisent tout : l'environnement, le plan de jeu, la pression qui va avec. Mais La Rochelle a déjà gagné et peut le refaire.
De l'autre côté, Ihaia West [Le demi d'ouverture de La Rochelle] peine à convaincre. Comment l'expliquez-vous ?
Si Ihaia West est titulaire ici, c'est qu'il a le niveau. Après, buteur est un rôle tellement complexe, avec une miette il faut en faire une baguette. Il faut maîtriser pas seulement le geste, mais l'environnement et la pression. Mais West peut sortir un 100% au pied. Et sinon, le match peut se jouer ailleurs et La Rochelle a d'autres forces.
Quelle est la clé pour la Rochelle afin de prendre le dessus sur le Leinster ?
La Rochelle a battu le Leinster parce qu'il les ont cassés en morceaux devant en demi-finale l'année dernière. Il faudra faire la même chose. À partir du moment où les Rochelais arriveront à avoir un impact supérieur au Leinster, même avec des joueurs d'expérience, la clé ça va être de savoir qui va prendre le dessus sur le paquet d'avants. Le match de la demi-finale l'an dernier était une démonstration de force. Le plan, il est simple.
Pensez-vous que La Rochelle peut remporter le titre ?
Ils ont tout fait pour y être, alors maintenant qu'ils y sont autant ramener le trophée à la maison ! (rires)
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