Le baroud d'honneur de Michalak
La carrière de Frederic Michalak n'a jamais été linéaire. Entre coups d'éclat et passages à vide, entre blessures et rédemption, la révélation de la Coupe du monde 2003 n'a jamais navigué sur les eaux paisibles du succès. Sans cesse remis en cause, l'ouvreur a passé sa carrière à combattre le sort, ses démons et ses détracteurs. Mais, à 32 ans, le Toulousain est toujours là et s'apprête à disputer une septième finale de Coupe d'Europe. Cela en dit long sur la longévité et la persévérance du bonhomme. Avant le rendez-vous de Twickenham contre Clermont, Michalak en a remporté cinq, trois avec le Stade Toulousain (2003, 2005, 2010) et deux avec le RCT (2013, 2014). Qui a dit qu'il n'était pas décisif lors des grands rendez-vous ? Bernard Laporte le sait très bien mais il devrait pourtant poster Matt Giteau en numéro 10.
Le Français paie certainement là sa demi-finale ratée contre le Leinster où il s'était fait sortir prématurément par le coach toulonnais à la 47e minute. A cette occasion, il n'avait pas caché son incompréhension lors de son remplacement mais depuis, les deux hommes se sont expliqués. L'ancien joueur des Natal Sharks a expliqué qu'il avait "mal vécu ce moment-là, mais il s'agissait d'un choix tactique. Ça a d'ailleurs payé puisqu'on a gagné (25-20 a.p.). Avec Bernard (Laporte), on a une relation de longue date maintenant (Ndlr: l'ancien coach des bleus l'avait sélectionné pour la première fois en 2001). On est un peu comme un vieux couple. On se dispute, on s'aime et à l'arrivée, on est toujours là, ensemble. On continue l'aventure."
"Il est irréprochable dans l'attitude" (Mourad Boudjellal)
Celle-ci pourrait toutefois se terminer à Twickenham. Le joueur aux 72 sélections est, si l'on en croit les rumeurs persistantes, sur le départ et de nombreux clubs ont déjà manifesté de l'intérêt pour l'imprévisible demi d'ouverture. Lorsqu'il est à 100% Michalak a peu d'équivalent en Europe mais ses récentes blessures, dont la dernière à l'épaule qui l'a éloigné des terrains pendant six mois, ont quelque peu émoussé ses pouvoirs de création et d'accélération. A ce titre, la signature de Quade Cooper au RCT pour deux ans est aussi un message clair envoyé par le président Boudjellal.
L'Australien, en théorie, devrait passer devant Michalak dans la hiérarchie des numéros 10 toulonnais. Le bouillant président n'a pas pas caché qu'il ne retiendrait pas son joueur mais il en a également profité pour lui clamer toute son affection. "Si Fred pense qu'il n'est pas bien, je ne l'empêcherai jamais de s'en aller. Mais, je le redis : il est irréprochable dans l'attitude. Il a quand même passé les phases finales en costume l'an passé, il a toujours été positif. La situation me gêne, car j'adore ce garçon. C'est vraiment un mec bien. Je ne vous cache pas que lorsque je vois Fred s'épanouir, ça me fait plaisir" rappelle Boudjellal. L'intéressé, lui, ne s'est pas encore prononcé sur la suite qu'il entendait donner à sa carrière mais son agent s'en est chargé à sa place en annonçant que "sept ou huit clubs étaient déjà sur les rangs". Et ce même si le contrat de son joueur avec Toulon court jusqu'en juin 2016. Mais à la différence de son contrat, Fred Michalak, lui, ne se donne pas de limite pour continuer à courir.
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