Coupe d'automne des nations : le XV de France s'incline en prolongations contre l'Angleterre
A l'annonce de la composition du groupe tricolore qui devait affronter l'Angleterre ce dimanche, la presse de la Perfide Albion, toujours prompte à "casser du Français" avait parlé de "farce". Celle-ci a bien failli se retourner contre elle. Car la force, et non la farce, était bien avec les Bleus. Et il ne s'en est fallu que de quelques secondes, et de quelques détails, pour que le XV de France l'emporte, pour la première fois depuis 2007, chez les vice-champions du monde...
L'insouciance de la jeunesse. L'expression est galvaudée mais elle ne s'est jamais aussi bien appliquée qu'à ces coquelets dont l'inexpérience a vite été palliée par un enthousiasme et une agressivité propres à leur âge. "On n'est pas sérieux quand on a 20 ans", comme dit le poème, mais qu'est-ce qu'on joue sans complexe ! Face à une Angleterre dont les joueurs cumulaient plus de 800 sélections, le XV de France a parfois laissé parler un instinct génial, parfois fait preuve d'une gestion de patriarche que les 24 ans de moyenne d'âge de l'équipe n'auraient jamais laissé supposer.
Eclairs et pragmatisme
Les premières minutes ont rapidement annoncé la couleur : les Bleus ne seraient pas impressionnés. A l'image de ce contre-ruck dès l'entame du match, les jeunes pousses sortent de terre et coupent l'herbe sous le pied de la Rose. Si Farrell est le premier à ouvrir la marque (3-0, 8e), l'élan est incontestablement tricolore. Les hommes de Galthié remportent les duels et mordent dans tous les ballons. Jalibert, dont on attendait qu'il monte le curseur après son match sérieux mais sans éclat contre l'Ecosse, montre qu'il a reçu le message 5 sur 5. L'ouvreur prend l'intervalle, accélère et sert Dulin en bout d'aile pour le premier essai ! (3-7, 15e).
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Sans doute surprise par cette équipe bis qui n'a de bis que le nom, l'Angleterre déjoue royalement. A l'image de Farrell qui rate des pénalités qu'il transformerait les mains dans le dos en temps normal, les hommes d'Eddie Jones s'enferment dans un stérile jeu d'occupation. Les Français, eux, alternent entre éclairs et pragmatisme, Jalibert transformant tout ce qu'il touche en points, et s'offrent même le luxe de résister à onze temps de jeu anglais sur leur ligne sans faillir (6-13 à la pause).
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Rose persistante
La seconde période, plus cadenassée, voit les buteurs se répondre mais ce sont bien les jeunes Tricolores qui font la course en tête et donnent l'impression de maîtriser les débats. Mais dominer l'Angleterre n'est pas la battre. Même si elle ne brille pas, cette rose n'est pas éphémère. Au contraire, c'est une fleur persistante. Et, à force de tabler sur les rares fautes françaises, elle grignote peu à peu son retard. Et ce qui ne devait pas arriver, arrive finalement : dans les ultimes secondes du match, Cowan-Dickie s'effondre dans l'en-but bleu pour permettre l'égalisation juste avant le coup de sifflet final qui aurait vu la France décrocher son premier titre international depuis le Tournoi 2010 !
La suite, ce sont ces deux prolongations suffocantes de 10 minutes chacune, la première équipe qui marque l'emportant. Jamais les Bleus ne se mettront en position de le faire. Ils échappent une première fois à la défaite avec cette nouvelle pénalité ratée de Farrell, mais l'ouvreur anglais, en dépit de ses échecs, revient à la charge à la 95e minute devant les poteaux. Il faut du cran pour retenter sa chance quand celle-ci s'obstine à vous fuir de la sorte. Impavide, Owen Farrell s'élance... et transforme (22-19). L'Angleterre tient son trophée et sa revanche contre la France, la seule équipe qui l'avait battue cette année. Mais la 2e défaite n'était vraiment pas loin.
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