Coupe d'automne des nations : Le XV de France tient sa revanche contre l'Ecosse
Huit mois plus tard, il fallait remettre l'église au centre du village. Cette étonnante déroute à Edimbourg, en mars dernier à l'occasion de la 4e journée du Tournoi des VI Nations, avait en effet coupé net dans leur élan des Bleus irrésistibles jusque là. D'ailleurs, cette défaite avait ensuite permis à l'Angleterre de remporter le Tournoi devant la France... Bref, ce dimanche après-midi, dans l'antre de Murrayfield où ils ne s'étaient plus imposés depuis 2014, les coqs tricolores se sont rebiffés pour effacer ce souvenir une bonne fois pour toutes et confirmer leur retour au premier plan. Les coéquipiers de Virimi Vakatawa, auteur de son 10e essai avec les Bleus, se sont montrés patients dans une rencontre presque ennuyeuse dans un premier temps mais finalement débridée dans le second acte alors que les finisseurs habituels (Matthieu Jalibert, Thomas Ramos, et toute la première ligne) ont sans doute marqué des points.
Arrête-moi si tu peux
Car rapidement, et même dès l'entame, Mathieu Jalibert, qui remplaçait à l'ouverture Romain Ntamack blessé, a voulu prendre ses responsabilités. En étant particulièrement précis dans ses transmissions mais surtout en comptant sur un jeu au pied de velours (8e, 9e et 12e) récompensé par ce drop très bien exécuté au terme d'une préparation collective idéale (24e). Il a aussi pu se délaisser de la pression des pénalités, superbement exécutées ce dimanche par l'arrière tricolore Thomas Ramos, auteur d'un quasi sans faute aux pieds (5 sur 6). Mais sur le pelouse de Murrayfield, la vaillance écossaise n'est jamais du genre à plier face à l'activité tricolore. L'ouvreur du XV du Chardon, Duncan Weir, s'est donc mis au niveau de son adversaire, face aux perches, lui aussi impeccable (5 sur 5). Conséquences ? La première période aura été un jeu du chat et de la souris, un coup de patte français précédant celui écossais alors que la bataille pour garder sa terre promise inviolée fit rage de part et d'autre.
Après l'occupation, le temps de la concrétisation est enfin venu. Et à ce jeu-là, comme depuis le début de cette année prolifique, les hommes de Fabien Galthié n'ont vraiment pas traîné pour enfin trouver la faille dans le rideau défensif du Chardon. Et comme souvent d'ailleurs, c'est l'excellent Virimi Vakatawa, mêlant puissance et vitesse, et après la belle percée de Vincent Rattez, qui est allé aplatir dans l'en-but pour inscrire le seul essai du match (42e, 19-12). Rien de mieux pour attraper à la gorge des Ecossais solides mais trop timides en phases offensives. Cela aura d'ailleurs eu le mérite de les réveiller mais le géant Bernard le Roux (22 plaquages et aucun manqué !), entre autres, et la défense française ont veillé au grain. Malgré plusieurs fautes de mains inhabituelles (3 en tout), Antoine Dupont a également été plus incisif, plus percutant en seconde période pour gêner toujours plus l'arrière-garde écossaise.
Enfin, les finisseurs habituels de la première ligne (Gros-Chat-Bamba), sérieux mais indisciplinés, ont laissé place à leurs coéquipiers généralement titulaires. Et sans surprise, les entrées de Cyril Baille, Mohamed Haouas et Julien Marchand ont en effet apporté la fraîcheur nécessaire pour garder à distance les coéquipiers de Stuart Hogg, particulièrement bien muselé ce dimanche. Malgré plusieurs frayeurs, notamment en toute fin de partie (80e), les Bleus ont ainsi fait le job, en tenant bon jusqu'au bout. Si ce XV de France n'a pas été aussi inspiré et séduisant que les mois précédents, sa solidité collective et son efficacité retrouvée lui permettent d'appréhender les prochaines échéances avec sérénité.
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