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Aurélie Groizeleau, arbitre international de rugby, agricultrice et maman : "Je n’ai pas le temps de m’ennuyer !"

Agricultrice, éleveuse de pigeons, mais aussi arbitre de niveau international, Aurélie Groizeleau compte bien gagner sa place pour la Coupe du monde féminine de rugby.

Article rédigé par Julien Fleury
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'équipe de France féminine de rugby en stage à Ploufragan, en Bretagne dans le département des Côtes-d'Armor, le 1er juin 2017 (illustration) (NICOLAS CR?ACH / MAXPPP)

Tandis que l'équipe de France féminine de rugby affrontera l'Irlande samedi soir à Dublin, un autre match du Tournoi des six nations est arbitré cet après-midi par une Française à Exeter : Angleterre-Italie. À 30 ans, c'est une première pour cette Charentaise qui a déjà officié lors de matches amicaux. Au départ, c'est sur le terrain qu'Aurélie Groizeleau aurait dû faire éclater son talent. Joueuse de rugby dès l'âge de 5 ans, elle est sélectionnée au Pôle France de Toulouse. Une belle carrière brisée net à 19 ans. 

Un mois avant que je ne puisse participer aux Six nations en tant que joueuse, je me suis blessée gravement et j’ai dû stopper ma carrière de joueuse. C’est comme un deuil finalement...

Aurélie Groizeleau

à franceinfo

Pour garder un contact avec son sport, Aurélie passe ses diplômes d'éducatrice et s'investit dans l'arbitrage. Elle officie au niveau amateur, en fédérale 2 masculine, avant d'être contactée pour des matches internationaux féminins. Arbitre de touche d'abord, puis arbitre principale. Comme une renaissance. "Je suis revenue quasiment au niveau physique que j’avais à 18 ans, donc rien n’est perdu !"

Je vais retrouver les Six nations que j’aurais dû connaître. C’est une belle boucle mais ce n’est pas une fin.

Aurélie Groizeleau

à franceinfo

Car Aurélie Groizeleau compte bien gagner sa place pour la Coupe du monde féminine, en 2021 en Nouvelle-Zélande. Une échéance qu'elle prépare minutieusement en engrangeant les expériences de haut niveau, où les règles sont très différentes de la Fédérale 2. Autre handicap à combler, la langue : Aurélie doit absolument maîtriser l'anglais : "Je travaille avec une professeure d’anglais jusqu’à trois heures par semaines. Une partie sur du spécifique rugby, une autre plus générale pour pouvoir parler avec les arbitres de touche et le public en général."

150 arbitres féminines seulement en France

Aurélie Groizeleau est heureuse de pouvoir s'appuyer sur un rugby féminin qui a le vent en poupe dans notre pays. "Les Françaises ont gagné les Blacks, c’était une très belle performance. J’y ai participé en étant arbitre de touche. Il y avait 17 000 personnes à Grenoble, c’était un super moment", raconte-t-elle Et justement, la fédération veut développer l'arbitrage féminin. Elles ne sont que 150 en tout et pour tout dans notre pays, dont six de niveau national. Un score à doubler dans les deux ans. Mais tout cet investissement est surtout pour la gloire. Ses indemnités ne permettent pas à Aurélie d'en vivre. Du coup, elle doit travailler : agricultrice, éleveuse de pigeons pour l'alimentation, en association avec ses parents et son beau-frère. Aurélie est une fonceuse, toujours compétitrice. Elle est par ailleurs la jeune maman d'une petite Lucie, deux ans : "Comme je le dis souvent, j’ai trois métiers : arbitre, agricultrice et maman. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer !"

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