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All Blacks-Wallabies: Défi ultime du mouvement

Opposées dans la deuxième demi-finale de la Coupe du monde, la Nouvelle-Zélande et l'Australie représentent ce qui se fait de mieux dans le jeu de mouvement. Point d'orgue de ce duel: celui livré entre les 2 meilleures 3e ligne de la planète. Exceptionnels en défense comme lors de leur sacre mondial en 1999, les Wallabies doivent le demeurer pour espérer se qualifier pour la finale. Et la pression sera énorme sur les All Blacks, à deux marches du sacre tant attendu.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Mettre du rythme, faire vivre le ballon, occuper le terrain, faire payer cher chaque erreur adverse. Les recettes pour gagner sont simples, mais Néo-Zélandais et Australiens sont sans doute les plus forts pour les mettre le mieux en application. Et pour y parvenir, l'élément essentiel se trouve en troisième ligne. A la croisée des chemins entre le pack et la ligne de trois-quarts, le trio donne le ton, en attaque comme en défense. Elsom, Pocock et Samo d'un côté, McCaw, Kaino, Read de l'autre, l'alliage de la puissance, de la mobilité, de la roublardise et de la technique. Plus que dans d'autres affrontements, le duel que se livreront les six joueurs déterminera une grande partie du sort du match. Et dans les mêlées ouvertes, l'arbitre jouera un rôle prépondérant pour fixer les limites avec lesquelles flirtent toujours allègrement McCaw et Pocock.

Cruden et Cooper sous pression

En quarts de finale, l'Australie a montré contre les champions du monde sud-africains que leur défense avait retrouvé des vertus exceptionnelles, permettant la victoire en ayant été dominée territorialement comme dans la maîtrise du ballon. Les hommes de Robbie Deans n'ont pas d'autres choix que d'être de nouveau à ce rendez-vous face à l'une des lignes de trois-quarts les plus talentueuses du monde. Et les hommes de Graham Henry savent que la maîtrise du ballon ne suffira pas pour l'emporter, il ne faudra pas commettre la moindre erreur, sous peine d'être châtiés comme les Boks. Une semaine après le sommet d'intensité physique face aux Sud-Africains, les Australiens auront-ils encore la fraîcheur de placer leur investissement à ce niveau ? De toute façon, après cinq semaines de compétition, tous les corps sont fatigués. Reste à savoir à quel point... "Il nous faudra livrer une performance totale, en attaque en défense. Il faudra croire en nous, en nos systèmes et tenir bon quand ça va nous arriver dessus", a prévenu Robbie Deans.

Le 27 août dernier, Australie - Nouvelle-Zélande se disputait pour délivrer le trophée 2011 du Tri-Nations. La victoire (25-20) des Wallabies venait les couronner et compenser la défaite subie (30-14) à l'Eden Park d'Auckland au début du mois. Presque deux mois après, dans la même enceinte, les deux équipes seront soumis à une pression hors norme. Sur l'épaule des All Blacks, tout le poids d'un pays qui n'attend que le sacre final après 24 ans. Un détail qui peut avoir toute son importance, surtout pour des joueurs comme Aaron Cruden (22 ans) qui débutera pour la première fois au poste d'ouvreur dans cette Coupe du monde et devra faire oublier l'absence de Dan Carter. Cette pression, Quade Cooper avait bien eu du mal à s'en défaire en quarts de finale, passant totalement à côté du match. Pour le natif de Nouvelle-Zélande, ce match aura une dimension affective supplémentaire, ce qui pourrait pénaliser toute son équipe, d'autant qu'il est désigné comme "l'ennemi public N.1".

68% de victoires néo-zélandaises sur l'Australie

De la capacité de chaque charnière (Genia-Cooper d'un côté, Weepu-Cruden de l'autre) à se trouver en situation de bien mener le jeu, dépendra la performance des lignes de trois-quarts. En rappelant Dagg à l'arrière et Kahui à l'aile, Graham Henry a mis en place un quinté (avec Jane, Smith et Nonu) perforant, rapide, technique et ambitieux. Sur le papier, c'est sans doute ce qui se fait de mieux actuellement dans le monde. Encore faut-il avoir de bons ballons à jouer pour défier la rugueuse défense australienne. De son côté, Robbie Deans ne pourra pas compter sur une de ses principales armes: son arrière Kurtley Beale. Touché aux ischio-jambiers, il ne jouera pas. Avec lui, les Wallabies ne dispose plus d'un exceptionnel relanceur, très bon sur les chandelles, et très bon finisseur. Sans lui, l'équipe perd un énorme atout, obligeant Ashley-Cooper à reculer du poste de centre à celui d'arrière, où il n'a plus évolué depuis un an, et à être remplacé par Fainga'a pour être associé à McCabe au centre. Revoir une organisation qui a bien fonctionné pour ce sommet, ce n'est pas le mieux...

Nouvelle-Zélande - Australie, c'est un "must", un classique. Avec 96 victoires au compteur pour 41 défaites et 5 matches nuls, les All Blacks dominent largement leurs adversaires depuis 1905. Et il faut remonter à août 2001 pour trouver trace d'une victoire des Wallabies en terre néo-zélandaise. Mais les Australiens ont déjà deux Coupes du monde dans la poche, contre une seule à leurs rivaux.

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