Andrew Mehrtens, le métronome
Avec 967 points marqués en 70 sélections sous le maillot à la fougère, Andrew Mehrtens a laissé une empreinte indélébile dans l'histoire des All Blacks. L'actuel entraîneur des lignes arrières de l'AS Béziers a évolué au plus haut niveau durant une bonne décennie en tant que chef d'orchestre de l'ensemble noir. Buteur hors norme dans la lignée d'un Grant Fox et juste avant Dan Carter qu'il a "couvé" chez les Crusaders (il jouait 10 et Carter était premier centre), le natif de Durban n'a pourtant jamais été champion du monde.
En 1995, après avoir réalisé un tournoi de toute beauté, il échoue en finale face aux Springboks et manque le drop de la gagne, une fois n'est pas coutume. En 1999, il prend la marée bleue lors d'une demi-finale d'anthologie où les Français débordent la défense adverse à l'image de ce rebond favorable à Christophe Dominici au nez et à la barbe d'un Mehrtens médusé. Et en 2003, il ne peut prendre sa revanche, écarté de la sélection au profit du virevoltant Carlos Spencer alors qu'il sort de blessures à répétition. Les Blacks auraient pourtant bien eu besoin de sa science du jeu et de son pied magique pour terrasser les Wallabies lors d'une demie où Spencer avait joué à l'envers.
Véritable tacticien, maître à jouer et à faire jouer ses coéquipiers, Merhtens a remporté quatre Tri-Nations avec la Nouvelle-Zélande (1996, 1997, 1999 et 2002) et il a formé une paire de demis redoutée avec son compère de Canterbury Justin Marshall. Il aura accompli une carrière superbe, terminée en Europe dans des clubs (Harlequins, Toulon, Racing, Béziers) qu'il contribuera à faire briller. Dans un esprit collectif, comme d'habitude, et sans tirer la couverture, ce qui lui a probablement coûté une reconnaissance plus grande.
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