Antoine Dupont peut-il rejouer avec un masque ? Ce que dit le règlement de World Rugby
"L'idée de jouer avec un masque est-elle envisageable ?" Cette question, que se pose un internaute sur le réseau social X (anciennement Twitter), a effleuré de nombreux supporters de rugby depuis la blessure d'Antoine Dupont, le capitaine du XV de France. Victime d'un violent choc à la tête lors du match face à la Namibie jeudi 21 septembre, lors de la Coupe du monde de rugby, il souffre d'une fracture au niveau de la pomette et s'est fait opérer vendredi 22 septembre dans la soirée à Toulouse. Et le demi de mêlée doit retrouver le groupe France et l'entraînement dès dimanche 1er octobre.
Dans cette course contre la montre, avec en ligne de mire un dernier match de poules contre l'Italie le 6 octobre et un probable quart de finale le 14 ou le 15 octobre, pourrait-il revenir sur le terrain avec un équipement pour protéger sa pommette ? Si le cas s'est déjà produit, les règles empêchent l'utilisation d'un masque rigide. Et l'option d'un masque souple semble très hypothétique.
Pas de "matériaux rigides", dit World Rugby
Rien n'empêche Antoine Dupont de porter un masque à l'entraînement, sur mesure ou non. Mais sur l'éventualité de porter un tel équipement pour se protéger une partie du visage en match, le règlement de World Rugby est très clair. "Tout équipement doit respecter le règlement 12", qui stipule donc qu'un joueur peut porter "des protège-chevilles portés sous les chaussettes, ne couvrant pas plus d’un tiers de la longueur du tibia et, s’ils sont rigides, en matériau non-métallique", "des protège-tibias", ou encore "des lunettes de rugby spécifiques", "des mitaines", "un protège-dents", "un casque"... mais pas de masques. En fait, les joueurs ne peuvent pas porter de masque rigide, comme le précise World rugby, toujours dans le règlement 12 : "Les matériaux rigides (...) peuvent augmenter le risque pour le porteur ou les autres joueurs (coéquipiers et/ou adversaires)."
En effet, si cette solution de masque rigide pour se protéger le visage est utilisée plus régulièrement au basket ou au football, les risques ne sont pas les mêmes. Au rugby, les contacts sont beaucoup plus nombreux, avec un plus grand risque de blesser le joueur porteur de cet équipement ou son adversaire.
Antoine Dupont pourrait-il bénéficier d'une dérogation ? Mercredi 27 septembre, le directeur général de World Rugby, Alan Gilpin, a assuré lors d'une conférence de presse que la démarche était "hypothétique". Surtout, il assure que "pour l'instant, il n'y a eu aucune discussion directe avec l'équipe de France à propos d'un masque pour Antoine Dupont".
Seule possibilité : porter un masque en mousse
Une solution est techniquement envisageable, mais sûrement peu efficace dans ce cas précis. Quelques joueurs, à l'instar d'Imanol Harinordoquy, ont déjà joué une rencontre de rugby avec une sorte de masque de protection créé avec des matériaux souples, qui sont eux autorisés. Un joueur peut en effet porter des "supports lavables en matériau élastique ou compressible", et "des bandages, pansements, bandelettes ou d’autres matériaux similaires", précise le règlement. L'épaisseur de l'équipement ne peut en outre pas dépasser les 5 millimètres.
En 2010, à l'occasion de la demi-finale de H-Cup entre le Biarritz Olympique et le Munster (18-7), le troisième ligne Harinordoquy entre sur la pelouse avec un gros masque en mousse lui cachant presque toute la partie supérieure du visage. Le joueur avait le nez cassé, et le masque à l'origine prévu pour le protéger avait justement été retoqué par l'arbitre, la veille du match. "Il a demandé à voir ma protection, je lui ai montré. Il m'a dit : ''Tu ne pourras pas jouer avec ça'", explique le joueur.
Si ce dispositif en mousse lui a permis de répondre présent sur le terrain, la situation était différente puisqu'il était touché au nez, pas à la pommette. Quant à l'efficacité de cette solution, Imanol Harinordoquy avait lui-même reconnu qu'il "n'y voyait rien".
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