"Cela montre qu'il y a encore de l'espoir" : une ville japonaise ravagée par le tsunami accueille un match de la Coupe du monde de rugby
Huit ans après le tsunami, la ville de Kamaishi continue de se relever et accueille un match dans son nouveau stade, le Memorial Stadium.
C'est un match symbolique. La commune de Kamaishi au Japon, très fortement touchée par le tsunami de 2011, acceuille mercredi 25 septembre un match de la Coupe du monde de Rugby. Cette petite ville du nord-est du pays a été secouée par le tremblement de terre avant d'être engloutie par la vague. Huit ans après, la rencontre entre les Îles Fidji et l'Uruguay va se dérouler dans un stade flambant neuf, devenu le symbole de l'espoir.
Plus d'un millier de victimes à Kamaishi
En 2011, le tsunami meurtrier a fait plus d’un millier de victimes dans cette ville industrielle. Il a détruit jusqu’à 70% des maisons dans certains quartiers. Malgré le chaos, très vite, une idée fait son chemin : rejouer au rugby, véritable passion à Kamaishi. "Quand j’ai vu les dégâts du tsunami, je me suis dit que c’était fichu", explique Yu Saeki, l'entraîneur de l’équipe de rugby de Kamaishi.
Le 11 mars 2011, il était à son bureau quand la vague est arrivée et il était persuadé "qu’il n’y aurait plus jamais de Kamaishi et que je ne ferai plus de rugby".
Dans les jours qui ont suivi, j’étais bénévole pour aider les rescapés et ce sont les habitants qui nous ont dit : s’il vous plait, recommencez le rugby. Là, je me suis dit qu’il fallait peut-être rejouer
Yu Saekià franceinfo
D’autres rêvent d’un projet encore plus fou : construire un nouveau stade et accueillir des matches de la Coupe du monde qui vient d’être attribuée au Japon. Un terrain est trouvé, dans le quartier d’Unosumai, qui est le plus touché. L'emplacement se trouve au bord de l’océan Pacifique, à l’endroit même où une école et un collège ont été emportés par les eaux.
Yoshihiko Sakuraba, le manager des Seawaves, l’équipe locale, juge qu'aujourd'hui "la page du tsunami n’est pas tournée" car des sinistrés sont dans des logements provisoires huit ans après le drame.
Grâce à la Coupe du Monde, la reconstruction s’est accélérée et les habitants ont retrouvé le moral : cela montre qu’il y a encore de l’espoir
Yoshihiko Sakurabaà franceinfo
Kamaishi, située à 250 km au nord de Fukushima, compte à peine 33 000 habitants. Comme dans beaucoup de villes au Japon, les jeunes s’en vont. Pour Hisashi Masuda, l’homme qui a fait venir la Coupe du Monde à Kamaishi, le Memorial Stadium, inauguré il y a un an, doit incarner un espoir. "Le stade ne va pas régler tous les problèmes, dit-il. Mais il peut donner envie à des commerces et à d’autres activités de s’installer et ça pourrait faire revenir les jeunes à Kamaishi".
Selon Hisashi Masuda, "ce stade, c’est comme une porte ouverte entre Kamaishi et le monde". Et ce premier match entre les Fidji et l’Uruguay est bien plus qu’un événement sportif : c’est la renaissance de Kamaishi.
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