Coupe du monde 2019: Australie-Galles, choc en béton entre deux possibles adversaires de la France
Hormis lors de la victoire australienne à Cardiff en 2016 (32-8), aucun des 12 derniers matches entre les deux équipes ne s'est fini avec plus de dix points d'écart. "Un bon vieux test-match où on ne lâche pas grand-chose et où les défenses prennent le dessus", dit Warren Gatland, le sélectionneur néo-zélandais du pays de Galles, de leur dernier duel, conclu par une victoire australienne (9-6) en novembre 2018. "Ceux-là, ils se jouent souvent jusqu'au bout", prophétise l'arrière australien Dane Halett-Petty. "Cela oblige à s'accrocher plus au ballon, à construire la pression (balle en main) et à s'adapter à eux physiquement", ajout de son côté son coéquipier Kurtley Beale. Australiens et Gallois, c'est du lourd, du très lourd, et de l'acharné. Chacun à sa manière.
La rush-defense du pays de Galles, une tactique copiée par la France
Depuis le début de l'été, le XV de France a importé dans son jeu défensif la célèbre tactique du pays de Galles: la rush-defense. Le principe est assez simple: la ligne défensive ne monte pas sur une ligne, comme cela se faisait beaucoup et comme on l'apprend dans les écoles de rugby. Au pays de Galles, sous la houlette de Warren Gatland, son sélectionneur, les joueurs placés à l'extérieur montent beaucoup plus vite pour empêcher l'attaque adverse d'envoyer le ballon jusque-là. Résultat: comme un entonnoir, l'attaque se trouve contrainte de revenir vers l'intérieur, là où la défense galloise est la plus dense, ou de tenter de jouer l'extérieur avec le risque d'une interception assassine. Les Français l'ont vécu à leurs dépens lors du dernier Tournoi des 6 Nations, pour l'essai victorieux de George North en fin de match.
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Dans un décryptage de ce tournant du match, on avait montré que la montée défensive très agressive des Gallois avait contraint le 2e ligne Sébastien Vahaamahina à prendre un gros risque.
La rush-defense, c'est ça, et c'est un énorme atout dans le jeu gallois. Le XV du Poireau finit très souvent ses rencontres en ayant avancé plus que son adversaire, quelque soit le résultat. Cette pression constante sur l'attaque adverse offre des ballons de contres, des turnovers ou des ballons rendus au pied. La conclusion reste la même: l'attaque est coincée et finit par étouffer.
Les temps de jeu, la guerre d'usure des Wallabies
Le 17 août dernier, l'Australie s'inclinait 36-0 contre la Nouvelle-Zélande en Bledisloe Cup. Une fessée, une humiliation. Sauf que certaines statistiques sont en contradiction avec ce score implacable: seulement 48m de moins gagnés sur le terrain par les Wallabies par rapport aux All Blacks (476m contre 524), 50% de possession du ballon et 52% d'occupation territoriale pour les Néo-Zélandais. Mais ce bras de fer qui n'a pas trouvé de conclusion positive au tableau d'affichage illustre parfaitement le jeu australien. Que ce soit avec Michael Cheika, l'actuel sélectionneur, ou avant, c'est une sorte de tradition.
Les Australiens n'ont pas toujours été les plus forts, les plus puissants, les plus rapides. Aux Sud-Africains la puissance à l'image d'un éléphant dans un jeu de quilles, aux Néo-Zélandais la vitesse comme un cobra noir. Eux, ils sont plutôt boa, à vous enserrer progressivement sans jamais parvenir à s'en sortir. Des joueurs puissants mais surtout très mobiles, avec une tactique affichée et revendiquée: enchaîner les temps de jeu jusqu'à plus soif. Les Fidjiens l'ont constaté à leurs dépens: alors qu'ils avaient été brillants en 1re période samedi dernier et qu'ils menaient (21-12) avant l'heure de jeu, ils ont été vaincus (39-21). Impuissants, incapables d'arrêter ce tsunami jaune. Avec cette recette, l'Australie a été deux fois champion du monde (1991, 1999) et atteint par deux fois la finale (2003, 2015).
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