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Coupe du monde 2019 : L'Afrique du Sud impose sa force tranquille au pays de Galles

Faisant fi du beau jeu, les Springboks ont su miser sur la puissance diabolique de leurs avants pour damner les Gallois. Sans être brillante, mais sans jamais paniquer non plus, l'Afrique du Sud a fait prévaloir sa force tranquille pour décrocher sa 3e finale de Coupe du monde.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Le passage à l'heure d'hiver nous avait fait gagner 60 minutes de sommeil, le match Afrique du Sud - pays de Galles en a rajouté 80. Mais les Springboks ne se sont jamais souciés de nos nuits, ni de l'ennui... c'est même l'une des composantes de l'ADN du rugby sud-africain qui a souvent gagné sans faire rêver. Ce fut encore le cas ce dimanche à Yokohama. Alors qu'il s'était quelque peu perdu ces dernières années en tentant une approche plus "joueuse", le rugby springbok a retrouvé sa véritable identité sous l'égide de Rassie Erasmus. Le sélectionneur  a su fédérer autour d'un discours rassembleur axé sur la quête du rachat. Avec cette place en finale, celui-ci est définitivement acquis. 

Des Boks en catégorie lourds légers

Une fois encore, les "gros" du pack de devant ont fait le boulot. En l'absence du "joystick humain" Cheslin Kolbe, l'un des seuls Sud-Af' à pouvoir apporter une touche de lumière, ce sont les hommes de l'ombre qui ont scellé la victoire. Et, à l'image de l'épatant Pieter-Steph Du Toit, à la couverture de terrain impressionnante, la troisième ligne sud-africaine a pris le dessus sur son homologue, pourtant pas la première venue. "Nos avants ont été incroyables, très abrasifs", admirait Faf De Klerk, le demi de mêlée. .De manière générale, c'est toute la conquête springbok, puissante et mobile, qui a prévalu sur la galloise, souvent réduite à commettre des fautes et concéder des pénalités. Dans un match aussi serré, la différence s'est faite dans ce secteur.

S'ils n'ont pas leur pareil pour gratter un ballon au sol, en ralentir la sortie dans un ruck ou contester une touche, les partenaires de Kolisi ont aussi impressionné par leur gestion de la fin de match. Même quand les Gallois sont revenus à 16-16, jamais ils n'ont semblé paniquer ou perdre leur fil conducteur : occupation du terrain et charges au ras. Basique mais, lorsque c'est exécuté avec cette précision, terriblement efficace. 

Si l'on ajoute un buteur qui jette un froid Pollard et un essai salvateur De Allende, il n'en fallait pas plus que pour les Boks ne l'emportent. Encore une fois  grâce à un jeu brutal, frontal, presque restrictif. Une véritable tradition dans ce XV qui a bâti ses plus grands succès sur sa puissance physique. Dans les jours qui viennent, ses détracteurs ne manqueront certainement pas d'exhumer cette fameuse photo publiée par mégarde sur les réseaux juste avant le début de la Coupe du monde et l'où on voit des Springboks bodybuildés dans les vestiaires, laissant planer de nombreuses insinuations. En mission, imperméable à la pression, l'Afrique du Sud ne s'en embarrassera sans doute pas. Pas plus que du beau jeu. 

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