Coupe du monde 2019 : l'équipe de France éliminée après une défaite cruelle contre le pays de Galles
On l’a vu venir. Mais on n’osait pas y croire. Très clairement. Encore moins de cette manière. L’ère Jacques Brunel a donc pris fin dans le dôme d’Oïta de la manière la plus cruelle. Car à l’issue d’un combat acharné de 80 minutes (enfin, les Bleus ont tenu tout un match !), la France a rendu la plus belle copie de ses quatre dernières années. C’était le moment ou jamais pour ces Tricolores dans lesquels plus grand monde ne portait d’espoirs. Eux y croyaient. Et c’était bien là l’essentiel. Surtout, ils l’ont montré dès le coup d’envoi. Ou presque.
Des Bleus en jambes d'entrée
Car l’en-avant de Grégory Alldritt sur sa première réception n’a pas été gage de confiance. Pourtant, la pression défensive mise dans la foulée pour faire reculer le pays de Galles de 30 mètres annonçait la couleur. Guilhem Guirado n’entendait pas terminer sa carrière internationale face à un XV du Poireau qui avait renversé cruellement les Bleus lors du dernier Tournoi au stade de France.
Alors, les Tricolores ont entrepris. Et rapidement. Yoann Huget a mis la pression sur un jeu au pied (3e), puis Gaël Fickou et Damian Penaud ont fait parler, une première fois, leurs appuis pour perturber la défense galloise (4e). C’est finalement un avant qui s’est illustré pour débloquer le compteur. En force, Sébastien Vahaamahina franchit la ligne mais Romain Ntamack ne trouve pas les poteaux, mais le poteau (0-5, 5e).
Et puis, la magie Virimi Vakatawa a commencé à opérer. Servi petit côté, et en sous nombre, le centre parvient à déborder le rideau du "Poireau". Antoine Dupont est au relais et envoie Charles Ollivon dans l’en-but (0-12, 8e). Le XV de France est inarrêtable. Et l’on se prend à rêver.
10 points offerts
Mais les Bleus restent les Bleus et retombent dans leurs travers. Inexorablement. Une fatalité qui coûte cher. Parti créer un point de fixation, Guirado laisse échapper le ballon au contact dans ses 30m. Aaron Wainwright ramasse et termine le travail (7-12, 13e). Un essai offert, suivi d’une pénalité cadeau donnée par Vahaamahina à 22m en face des poteaux pour un plaquage haut (10-12, 24e).
Bien que les hommes de Warren Gatland reviennent au score sans avoir été entreprenants, la bande de Jacques Brunel souffle sur un nouvel exploit de ses grands bonhommes du jour : le duo Penaud-Vakatawa. Venu de son aile opposé, le Clermontois est servi dans la ligne et passe les bras pour le joueur du Racing 92 qui finit l’action en vitesse et en puissance (10-19, 31e). Les Bleus capitalisent ainsi sur leur supériorité numérique après le carton jaune reçu par Ross Moriarty pour un plaquage haut sur Fickou (29e). L’avance aurait pu (dû) être plus nette à la pause si Ntamack n’avait touché le poteau, une deuxième fois (33e).
Vahaamahina a dégoupillé
Sorti à la pause pour une béquille, l’ouvreur est remplacé par un Camille Lopez qui se montre entreprenant au retour des vestiaires, tentant d’accroître l’avance des Bleus d’un drop lointain mais trop à droite (44e). Une opportunité qui aurait pu permettre aux Tricolores de gérer avec plus de sérénité la fin du match.
Une sérénité qui s’est totalement envolée lorsque Sébastien Vahaamahina a dégoupillé. Après une touche, le deuxième ligne se retrouve au cœur d’un maul. Gêné par Wainwright, le Français lui assène un violent coup de coude dans la mâchoire. L’arbitre n’a pas d’autre choix : carton rouge (48e). Énorme coup dur alors que les Tricolores avaient le match en main.
Cruel final
Malgré l’infériorité numérique et l’intensité toujours présente, la France n’a jamais baissé pavillon. Presque jamais. Longtemps acculée, mise sur le reculoir, la défense est restée en place et a fait plus que perturber les offensives galloises, à l’image de plusieurs ballons chauds gagnés au sol devant leur ligne (51e, 55e, 54e). Mais les Bleus ont fini par craquer. Au pire des moments. Une mêlée tricolore sur sa ligne des 5m, une avancée en faveur du pack du Poireau, un ballon sorti en catastrophe par Ollivon, arraché par Williams. Le cuir finit dans les mains de Moriarty qui assomme les Français en force (20-19, 75e). C’en est fini pour les Bleus.
Huit ans après le scénario favorable, en supériorité numérique, qui avait ouvert les portes de la finale à la France face à ces mêmes Gallois (8-7), l’histoire s’est donc réécrite. Dans le sens inverse. Et c’est rageant, cruel. Car « la meilleure équipe a perdu » selon le sélectionneur gallois. Elle qui avait sorti sa plus belle copie au meilleur des moments. Et qui nous a donné un espoir fou pendant plus d’une heure. Brunel peut tout de même sortir par une porte bien plus grande que prévue…
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