Coupe du monde 2019 : Le comportement de supporters dans les trains vivement critiqué
Deux semaines après le début des festivités, la fièvre du rugby s'est emparée du Japon et de nombreuses équipes et leurs supporters ont été éblouis par l'accueil chaleureux qu'ils ont reçu. Mais parmi les "aficionados" se trouvent quelques poignées de fans particulièrement exubérants qui ont agacé de nombreux internautes nippons et fait l'objet d'une couverture médiatique très critique après avoir violé les normes sociales japonaises.
"Nous souhaitons que beaucoup d'étrangers prennent part aux festivités sportives à l'occasion de la Coupe du monde de rugby cette année et des Jeux olympiques l'an prochain, mais pour nous le plus important est que soit garantie la sécurité", a indiqué à l'AFP Mineo Matsui, directeur de la sûreté publique du gouvernement métropolitain de Tokyo. "Nous comprenons qu'ils soient excités, mais il faut qu'ils sachent se contrôler", a-t-il ajouté. Se sont ainsi fait remarquer six supporters australiens, vêtus de t-shirts des Wallabies, qui ont formé une pyramide humaine dans un train à Sapporo, dans le nord du Japon.
"Je suis sur la ligne Toho et ce n'est pas le Japon", s'est plaint un Japonais sur Twitter, publiant une vidéo visionnée plus de 226.000 fois et suscitant des commentaires désapprobateurs. "Ils pensent pouvoir faire ce qu'ils veulent parce qu'ils voyagent, mais c'est une insulte au pays qu'ils visitent", a répondu un autre. Nombreuses remontrances aussi suscitées par une vidéo virale où des fans français font un "paquito" (faire passer une personne au-dessus d'une chaine d'individus assis au sol) dans un train de Tokyo, tandis qu'une jeune femme du groupe les regarde accroupie sur son siège, chaussures aux pieds (ce qui est intolérable pour un Japonais).
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D'autres images très commentées montrent un groupe de supporters écossais jouant au rugby dans un train. "Il y a plein d'attitudes qui, même si elles sont autorisées à l'étranger, sont réglementées ou interdites au Japon", insiste Yasuhiro Kojima, directeur du service international à la mairie de Tokyo. Les nuisances sont relativement rares dans les transports publics japonais, où même un simple appel téléphonique doit être évité.
Il existe quelques exceptions la nuit où des passagers ivres se lâchent, mais même dans les trains archi-bondés du matin, où on joue des coudes, cela dégénère rarement. Quant aux frotteurs (un problème aussi au Japon), quand ils se font attraper, ils sont durement sanctionnés. Peu rompues à l'accueil en masse d'étrangers fêtards venus en bandes, les autorités nippones avaient tout fait pour que la bière ne manque pas mais n'avaient pas forcément anticipé ces "faux pas", comptant sur le savoir-vivre des ces invités, mais "nous devons davantage communiquer", estime désormais M. Kojima.
La mégapole tokyoïte (la capitale et sa banlieue) totalise plus de 35 millions d'habitants. Son immense réseau ferroviaire est réputé pour sa propreté, sa fiabilité, sa ponctualité. Aucun train ne circule avec des graffitis, les banquettes abimées sont très vite nettoyées ou remplacées. Mais, selon les compagnies, cela n'est possible que parce que les passagers respectent le plus souvent les consignes. Et de façon générale, les Japonais ne dégradent pas beaucoup les biens publics. Mis à part ces quelques incivilités étrangères, la couverture médiatique de cette Coupe du monde, où l'équipe du Japon a déjà réussi un exploit en battant l'Irlande, est très positive, et l'image de ballon ovale dans l'archipel devrait en sortir grandie.
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