Coupe du monde 2019 - Sofiane Guitoune : "A moi de prouver un maximum"
Que pouvez-nous nous dire sur l'équipe américaine?
Sofiane Guitoune : "On l'a étudiée un peu. Entre les matches de Coupe des nations du Pacifique et contre le Canada, ils ne jouent jamais vraiment de la même façon. Contre le Canada ils ont été super forts sur mêlée et sur mauls, mais ont été bougés (dans ces secteurs) contre les Samoa et les Anglais (défaite 45-7 jeudi). On a réussi quand même à capter leur système de jeu et on va essayer de proposer des choses pour faire un bon match. On a vu aussi que les Anglais ont mis du temps avant d'en mettre 40. Si on rentre à 14-3 ou 14-5 à la mi-temps, il ne faudra pas s'affoler. Les Anglais ne se sont pas affolés, ont continué à appliquer leur plan de jeu, il faut qu'on s'inspire de ça."
Vous attendez-vous à être accrochés à la mi-temps ?
SG : "C'est fini ce rugby où tu en mettais 40 (points) en vingt minutes, où les mecs lâchaient. Vous avez bien vu l'Uruguay (vainqueur surprise des Fidji). Et tant mieux. Ca va être difficile, ils ont des joueurs costauds, ne vont pas lâcher. Ce sont des Américains, ils vont être bien préparés, ils ont des mecs du football américain, du (rugby à) 7, qui ont des pattes, l'arrière a un très gros jeu au pied. Le 12 est costaud. Il y a des bons joueurs individuellement. Il faut qu'on soit appliqués et j'espère que ça roulera."
Pensez-vous être à l'abri d'une défaite surprise ?
SG : "Demandez aux Fidjiens s'ils pensaient être à l'abri! Pendant 50 minutes ils te font valser les Australiens de tous les côtés (en ouverture, défaite 39-21), et contre l'Uruguay il n'y a pas photo (défaite 30-27). C'est le sport. c'est sûr que si on arrive et qu'on se dit +C'est bon, ce sont les Américains, on va les éclater+, on va se faire bouger. Mais vu le groupe, vu comme il travaille depuis trois mois, je ne pense pas qu'on soit dans cet état d'esprit-là. On sera prêts mercredi."
Douze changements devraient être effectués au sein du XV de France par rapport à la victoire contre l'Argentine (23-21) en ouverture. Est-ce un risque ?
SG : "Non. On savait très bien qu'en enchaînant deux matches en quatre jours (Etats-Unis puis Tonga le 6 octobre), forcément il y aurait du turn over (rotation) et que tout le monde allait jouer. Tout le monde est prêt à jouer un des deux matches."
Mais n'est-ce pas risqué en terme d'automatismes?
SG : "On s'entraîne ensemble depuis trois mois, tout le monde a joué sur les matches amicaux, il y a eu plusieurs formules essayées. Je ne pense pas que ça change grand-chose."
Etes-vous dans la forme physique de votre vie après cette dure préparation ?
SG : "On verra mercredi. Je me sens bien."
Pourtant vous avez beaucoup joué la saison dernière...
SG : "Oui mais je n'avais pas beaucoup joué, aussi, pendant trois ans! (rires) Je me sens bien, je n'ai pas de pépins (physiques)."
Comment avez-vous vécu d'être hors du groupe contre l'Argentine après avoir démarré les deux derniers matches de préparation?
SG : "Comme n'importe qui l'aurait vécu, très mal. J'ai été très déçu. Mais ce sont des choix. Je ne suis jamais monté dans un bureau pour savoir pourquoi je ne jouais pas. Ca n'aurait pas changé grand-chose de toutes façons. Oui, j'ai eu des explications, mais ce n'est pas moi qui les ai provoquées. C'est comme ça, il faut accepter. Je vais avoir ma chance sur le terrain et ça sera à moi de prouver un maximum."
Vous y attendiez-vous ?
SG : "Non franchement, je ne m'y attendais pas plus que ça. C'est comme ça."
Propos recueillis lors d'un point-presse
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.