Coupe du monde de rugby 2019: Vakatawa, le retour surprise de l'enfant prodige
Cinq essais lors de ses 7 premières sélections. Virimi Vakatawa a connu des débuts extraordinaires à XV en Bleu, avant de connaître une longue éclipse. Plus d'une année sans la moindre sélection. Sa titularisation lors de premier match de la Coupe du monde 2019, face à l'Argentine, est comme une résurrection pour un homme qui ne doit sa présence qu'au forfait de Geoffrey Doumayrou, lors de la préparation au Mondial.
Star du Seven, dans la lumière du XV
Star du rugby à VII, le joueur d'origine fidjienne avait été convoqué pour la première fois pour le Tournoi des 6 Nations 2016 par Guy Novès. Le 6 février, les louanges tombaient après son premier match et son premier essai: "Il a répondu à notre attente. Il a pesé sur l'équipe d'Italie, créé des brèches, secoué des adversaires", avait dit le sélectionneur. "Il est redoutable. Il est très rapide, mais également très 'gazé', ce qui lui permet d'éviter les adversaires", soulignait un autre enfant de la balle, Gaël Fickou. "Ici, ce sont les meilleurs joueurs de France, c'est normal qu'il soit bon", ajoutait Paul Jedrasiak. Cette arrivée en équipe de France représentait comme un éclair dans l'horizon obscur. Après une Coupe du monde 2015 décevante, conclue par une humiliation en quarts de finale contre les All Blacks (62-13), son appel dans la première liste de l'ère Novès sonnait en effet comme une révolution. Car le joueur est à part.
1.86m, 92kg, des appuis impressionnants, une vitesse sur courte distance à faire pâlir une antilope, et par dessus tout, une puissance destructrice. Ces qualités hors norme ont fait de lui une star du Seven. C'est grâce à ces atouts qu'il était arrivé au centre de formation du Racing 92 en 2010, à 18 ans. "Lorsqu'il ne marque pas, il monopolise de nombreux défenseurs et possède une certaine faculté à faire jouer derrière lui", disait de lui son entraîneur d'alors, le Néo-Zélandais Simon Mannix, qui en connaît un rayon sur les joueurs physiques. Mais les blessures l'avaient éloigné de l'équipe première, et il avait bifurqué sur le VII. La qualification pour les JO de Rio en 2016 l'avaient remis dans la lumière avec 78 essais inscrits en 121 rencontres. Sauf que le retour au XV, la loupe posée sur lui et ses incroyables débuts, l'ont peu à peu éteint. Trop surveillé, trop prévisible dans un collectif qui peinait à avancer, il est rentré dans le rang.
Au centre pour plus d'efficacité
Le 11 février 2018, il est titulaire à l'aile de l'équipe de France, qui joue à Murrayfield contre l'Ecosse. La défaite (32-26) et la sortie nocturne de certains emportent de nombreux joueurs. Lui aussi. Plus appelé par Jacques Brunel, il se refait une santé dans son club du Racing. De ses éclairs brillants aux ailes, il passe à un nouveau rôle de trois-quarts centre.
Aux côtés de son coéquipier et surtout ami Henry Chavancy, qui l'avait pris sous son aile à son arrivée au club, il prend ses marques. La position évacue les petits problèmes de placement en phase défensive. Et ses qualités naturelles ressortent. La saison passée, il inscrit 13 essais, pour finir meilleur marqueur du Top 14. Toujours explosif, toujours destructeur, il finit les actions et ouvre les brèches pour faire jouer derrière lui.
Ce sont ses performances qui l'ont replacé sur le chemin de Marcoussis. Enfin... ces rencontres mais aussi deux blessures. D'abord, Geoffrey Doumayrou, le 15 août dernier, déclare forfait en plein cœur de la préparation pour la Coupe du monde. Le Racingman est appelé dans le groupe. Virimi Vakatawa est sur le banc contre l'Italie, lors de la large victoire (47-19). Puis, les soucis de Wesley Fofana lui ouvrent le chemin du XV de départ contre l'Argentine. "Virimi a montré, depuis son arrivée au Japon, beaucoup de présence et de qualités lors des entraînements et de l'opposition (face au Yamaha Jubilo, vendredi), ce qui nous a amené à le titulariser", a justifié le sélectionneur Jacques Brunel ce jeudi matin.
Désormais fort désormais de 18 sélections (et six essais marqués), Virimi Vakatawa va découvrir la Coupe du monde à XV, avec Gaël Fickou à ses côtés pour constituer une paire de centres aux appuis de feu. Au Japon, à quelques 7200km de son île fidji natale, il a envie de reprendre le cours de sa carrière internationale.
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