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Coupe du monde de rugby : les matchs Argentine-Nouvelle-Zélande et Angleterre-Afrique du Sud étaient-ils dignes de demi-finales d'un Mondial ?

Les deux rencontres ont attiré leur lot de critiques, sur le niveau de jeu, le suspense, et l’ambiance.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le Sud-africain Duane Vermeulen au contact avec les Anglais lors de la demi-finale de Coupe du monde, le 21 octobre 2023. (AFP)

Une opposition pliée dès la 15e minute de jeu d’un côté, un match comparé de façon moqueuse à de la Pro D2 de l'autre… Les demi-finales de la Coupe du monde de rugby entre l’Argentine et la Nouvelle-Zélande (6-44), puis l’Angleterre et l’Afrique du Sud (15-16), n’ont pas emballé les foules. La faute à un écart de niveau parfois trop important, à un jeu proposé pas toujours brillant, à une atmosphère spéciale. Ces deux matchs étaient-ils dignes d’un dernier carré de Coupe du monde, et du plus haut niveau du rugby mondial ?

"Non, il y a du regret", répond d'abord avec le sourire Vincent Clerc, consultant France Télévisions. Les amateurs de rugby sont restés sur leur faim après ces deux rencontres. Vendredi soir, c’est le suspense qui a fait défaut. Avec une telle différence de niveau et d’expérience collective entre Néo-Zélandais et Argentins, l’incertitude n’a pas longtemps plané au-dessus du Stade de France.

Manque de suspense, manque de spectacle

Après 17 minutes de jeu, les All Blacks avaient déjà inscrit deux essais. Puis, ils ont passé le reste du match à dérouler, face à des Pumas qui ont très rapidement baissé les bras. "La Nouvelle-Zélande a déployé son jeu et mis les bons ingrédients pour ne pas laisser espérer les Argentins, sans trop forcer, ils ont même pu coacher tôt", analyse Vincent Clerc. Le soir même, la presse spécialisée internationale faisait déjà l’écho d’un "match à sens unique" (The Guardian), d’une "demi-finale qui n’en avait que le nom" (Irish Times).

Le lendemain, c’est cette fois le niveau de la rencontre entre Anglais et Sud-africains qui a beaucoup fait parler. Dans des conditions météorologiques difficiles, le match s’est en grande majorité joué au duel et au pied, longtemps le seul moyen de gratter des points. "Zéro jeu, zéro émotion, zéro plaisir", a notamment tweeté l'ancien international tricolore Olivier Magne pendant le match.

"C'est dommage, les Sud-africains avaient sur le papier une composition pour faire du jeu. Très rapidement, ils ont compris qu’ils n’arriveraient pas à se faire trois passes", rembobine Vincent Clerc. Si la fin de rencontre a été renversante et plus dramatique, difficile de se départir de l’impression que le match a véritablement commencé à la 70e minute, après le premier et unique essai, bien trop tard pour une rencontre de ce niveau.

L’atmosphère n’a pas non plus toujours été à la hauteur du rendez-vous. Pendant la première demi-finale, le Stade de France, pas aidé par le scénario, ne s’est jamais vraiment enflammé. "L'ambiance a été clairement décevante. Les supporters néo-zélandais sont souvent calmes mais là on ne les a pas entendus chanter ! Les Argentins ont mis le feu au début, mais ça s'est vite éteint, c'est dommage", soufflait ainsi Antoine, supporter français, à la sortie du stade.

Ambiance particulière

Samedi soir, les tribunes de l’enceinte dionysienne encore meurtries ont extériorisé l’élimination des Bleus six jours plus tôt et des sifflets se sont fait entendre tout le match contre l’arbitre Ben O’Keeffe et certains Springboks (Etzebeth, Du Toit, Kolbe), siphonnant l'ambiance et le bruit des fans anglais et sud-africains.

Ce dernier carré qui ne restera pas dans les mémoires est aussi le fruit du tirage au sort effectué il y a trois ans qui fait beaucoup parler. Evidemment, les dynamiques des équipes ont énormément évolué. Placées dans une moitié de tableau plus favorable, l’Argentine et l’Angleterre, respectivement 6e et 8e nations mondiales au coup d’envoi du tournoi, ont pu avancer jusqu’en demi-finales, alors que l’Irlande (1re) et la France (3e), parmi les favoris, ont mordu la poussière à la sortie des poules.

Surtout que leurs matchs ont été marquants grâce à l'excellence du rugby proposé, ce qui a renforcé la comparaison avec un dernier carré bien plus pâle. "On a l’impression que ces quarts de finale sont arrivés trop tôt, alors qu'une Coupe du monde monte normalement en niveau", regrette Vincent Clerc. De quoi renforcer l'attente autour du choc en finale, pour effacer ce sentiment et finir sur une bonne note.

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