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Coupe du monde de rugby : moins de 20 ans, Pro D2, double champion d'Europe... Qui sont les quatre novices appelés par Fabien Galthié ?

Convoqués, a minima, pour le stage du XV de France à Monaco, du 2 au 14 juillet, Emilien Gailleton, Louis Bielle-Biarrey, Thomas Laclayat et Paul Boudehent ne comptent pourtant aucune sélection jusqu'ici.
Article rédigé par franceinfo: sport, Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
Emilien Gailleton, Louis Bielle-Biarrey, Thomas Laclayat et Paul Boudehent. (SIPA)

Des novices qui n'en sont pas tant. Voilà comment on pourrait qualifier Emilien Gailleton, Louis Bielle-Biarrey, Thomas Laclayat ou Paul Boudehent. Membres de la liste de 42 joueurs dévoilée le 21 juin par Fabien Galthié pour préparer la Coupe du monde, les quatre joueurs sont les seuls élus à n'avoir encore jamais porté le maillot bleu, malgré plusieurs présences dans les groupes élargis. Pourtant, ils cumulent déjà, chacun à leur façon, une grande expérience du haut niveau. Présents à Monaco, depuis le dimanche 2 juillet et jusqu'au 14, ils ont désormais deux mois pour convaincre l'encadrement du XV de France de les inclure dans les 33 qui seront du Mondial, qui débute le 8 septembre.

Émilien Gailleton, le phénomène

Débarqué d'Agen lors à l'intersaison 2022, Emilien Gailleton a plus que confirmé les espoirs placés en lui avec Pau. À tout juste 19 ans, celui qui est habituellement capitaine des U20 de l'équipe de France, a franchi tous les obstacles de l'intégration au Top 14 avec brio. Meilleur réalisateur du championnat (14 essais) et capable de jouer centre ou ailier, il a pleinement contribué au maintien des siens. Des qualités de finisseur qui impressionnent ses coéquipiers, comme Thibault Daubagna, demi de mêlée de Pau : "Il a cette faculté à se trouver au soutien, à finir les actions, à se trouver au bon endroit pour marquer. C’est un gros point fort."

Surtout, il s'est montré très régulier, ne ratant aucun match à partir de la deuxième journée, pour terminer la saison avec 24 matchs de Top 14 au compteur, dont 18 titularisations. Le fruit d'une "brillante faculté à s’acclimater tout de suite à la marche du dessus" selon son coach Sébastien Piqueronies, qui souligne "qu'à chaque fois qu’on lui propose une marche à gravir, une étape, il le fait avec beaucoup d’aisance".

Et ses performances ne sont pas passées inaperçues, puisque Fabien Galthié l'a convoqué à plusieurs reprises en 2023. Et s'il a prolongé jusqu'en 2026 avec Pau, c'est aussi un signe de la confiance qu'il inspire. "C’est quelqu’un de très humble, mais aussi de terriblement ambitieux. Il essaie, à chaque fois qu’il est dans un nouvel environnement, de trouver les ressources pour y rayonner", témoigne même son entraîneur à la Section. Conscient de l’âpreté de la concurrence à son poste, ce dernier pense pour autant qu'il possède "les armes pour convaincre Fabien Galthié".

Louis Bielle-Biarrey, la confirmation, un an après la révélation

Révélé lors de sa première titularisation en pro l'année dernière - il avait inscrit un triplé en coupe d'Europe -, Louis Bielle-Biarrey a parfaitement saisi sa chance cette saison. Il a ainsi validé le choix de l'Union Bordeaux-Bègles de l'intégrer pleinement à l'équipe première, avec 19 titularisations en 21 matchs de Top 14, mais aussi 5 essais, confirmant qu'il était un sacré finisseur.

Dans Sud-Ouest en mai [article payant], Frédéric Charrier, son entraîneur à l'UBB, confirmait que son joueur semblait avoir passé un cap. "Il est en constante progression sur chaque sortie. C’est un jeune joueur qui possède beaucoup de vitesse, qui a le sens du timing, du jeu. Ce n’est pas un gros gabarit mais il commence à prendre du coffre." Un ensemble de qualités qui font de lui un joueur de premier plan, dans une écurie qui a atteint les demi-finales de Top 14 pour la troisième saison consécutive.

Capable d'évoluer aussi bien à l'aile qu'à l'arrière, il fait preuve d'une polyvalence certaine, auprès d'un staff qui apprécie ces profils. S'il part de loin, tant les autres candidats aux deux postes sont nombreux et présentent des certitudes au plus haut niveau international, il aura logiquement une chance de se montrer au cours de la préparation. "Il est très rapide, il peut couvrir les postes d’arrière et d’ailier. Il a un profil qui peut beaucoup plaire au sélectionneur", harangue d'ailleurs son coach.

Thomas Laclayat, la force pure mais pas que

Thomas Laclayat, qui jouera au Racing à partir de la saison prochaine, est un cas à part. Joueur de Pro D2, il est régulièrement appelé par Fabien Galthié depuis la tournée au Japon de l'été 2022. Rayonnant avec Oyonnax cette saison et sacré champion, le pilier droit a fait vivre un calvaire à ses vis-à-vis tout au long de l'exercice. Très fort en mêlée fermée, comme en témoigne son entraîneur, l'ancien international, Vincent Debaty, "c’est un pilier qui est très fort sur les bases, sur la mêlée (...) qui ne cherche pas à tricher, mais vraiment à gagner son duel avec la première ligne en face", il a aussi fait preuve d'un flair certain pour terminer dans l'en-but adverse, avec ses 12 essais en championnat cette saison.

Un total rare pour un pilier, qui prouve qu'il n'est pas unidimensionnel. Son essai en demi-finales de Pro D2 l'an dernier étant certainement le meilleur exemple d'un joueur qui s'inscrit dans la modernité du rugby. "C’est un joueur intelligent, qui sait optimiser ses efforts, qui comprend bien le rugby et qui apprend vite surtout. C’est quelque chose qui fait la différence au plus haut niveau", note une nouvelle fois Vincent Debaty.

Des aptitudes physiques et de gestion de l'effort que Thomas Laclayat n'a pas toujours eues. Doté d'une belle vitesse, "il doit faire 1m78 ou 80 et 122 kilos, mais il va à plus de 30 km/h" selon Vincent Debaty, il lui a fallu comprendre l'importance du travail physique. Une notion aussi assimilée au contact des Bleus : "L’équipe de France lui a permis de se rendre compte du niveau des autres piliers sur le plan physique." Résultat, il a joué 24 rencontres cette saison, pour 21 titularisations. Tout un ensemble de progressions qui font dire à son entraîneur qu'il "va continuer à progresser et à évoluer n’importe où".

Paul Boudehent, le polyvalent

En dépit d'une très forte concurrence à son poste de troisième ligne aile, Paul Boudehent est un habitué des rassemblements à Marcoussis depuis janvier 2022. Et son rendement en club, où il s'est pleinement imposé, justifie une telle régularité, lui qui a pris une nouvelle dimension cette saison. Déjà bien en place dans le groupe maritime l'an dernier, il a confirmé qu'il fallait compter sur lui au sein du pack rochelais. Avec 25 matchs, dont 15 comme titulaire, il a de nouveau tenu la cadence d'une saison qui s'est étirée jusqu'au mois de juin.

Déjà double champion d'Europe à 23 ans, Paul Boudehent a aussi montré qu'il n'avait pas peur des grands défis. Remplaçant en demi-finales de coupe d'Europe cette saison, mais amené à entrer en jeu plus tôt que prévu (18e minute), il a tout simplement terminé meilleur plaqueur de son équipe. En bon troisième ligne, il a d’ailleurs réédité cette performance en demi-finales de Top 14 face à Bordeaux, dans la peau d'un titulaire cette fois-ci.

Avec ses 1,93 m et 107 kilos, Paul Boudehent possède un physique colossal, qu'il couple à une vitesse frappante, très utile en bout de ligne. Des qualités physiques impressionnantes, comme le soulignait Romain Carmignani, entraîneur des avants rochelais, avant la finale de Top 14. "C'est un des joueurs qui va le plus vite et court le plus longtemps, qui a les meilleures stats en muscu." Longtemps gêné par les blessures, le troisième ligne "s'en est servi pour se construire", toujours selon Romain Carmignani, pour aujourd'hui "faire attention à ce qu'il mange, à toute la partie invisible".

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