Coupe du monde de rugby : on vous explique pourquoi le XV de France n'est pas encore qualifié pour les quarts de finale, malgré ses trois victoires
La situation peut prêter à confusion. Malgré ses trois succès en autant de matchs de Coupe du monde, dont le dernier en forme de record face à la Namibie (96-0), jeudi 21 septembre à Marseille, le XV de France n'est officiellement pas qualifié pour les quarts de finale. Dans les faits, la voie est tout de même très dégagée : les Bleus comptent 13 points, et depuis l'instauration de la phase de poules actuelle (2003), toutes les nations ayant atteint ce total se sont qualifiées.
Après leur carton face aux Namibiens, les Français sont en tête de la poule A avec 13 points, mais ont joué une rencontre de plus que leurs rivaux italiens (10 points) et néo-zélandais (5 unités) – la Namibie et l'Uruguay, toutes deux bloquées à zéro point, sont déjà hors course. Seules deux nations atteindront les quarts de finale.
Les Bleus ont leur destin en main, mais s'épargneraient des calculs d'épicier en dominant l'Italie, le 6 octobre à Lyon. Un succès leur offrirait alors 17 ou 18 points, qui leur assureraient l'une des deux premières places de la poule. Le résultat paraît à la portée des Français, vainqueurs des 13 derniers duels. Mais en cas de défaite, le jeu des bonus pourrait les éliminer. Les Transalpins ont en effet fait le plein, en décrochant deux bonus offensifs – quatre essais inscrits ou plus – contre la Namibie (52-8) et l'Uruguay (38-17), entretenant leurs espoirs de premier quart de finale en Coupe du monde.
Ne pas regretter le bonus échappé contre l'Uruguay
En imaginant que l'Italie batte la France sans qu'aucun bonus ne soit distribué, la Nazionale glanerait quatre points et dépasserait ainsi les Bleus au classement, avec 14 points contre 13. Et si la France parvenait à décrocher un bonus défensif – défaite par sept points d'écart ou moins –, les deux équipes seraient à égalité... mais l'Italie, victorieuse de la confrontation directe, serait qualifiée devant les hommes de Fabien Galthié.
Les Français regretteraient alors amèrement le bonus offensif manqué contre l'Uruguay (27-12 mais avec "seulement" trois essais). Ils deviendraient ainsi la deuxième nation à ne pas franchir les poules malgré trois victoires, après le Japon en 2015 (troisième derrière l'Afrique du Sud et l'Ecosse malgré une victoire retentissante face aux Springboks).
Une défaite contre l'Italie pourrait toutefois ne pas être rédhibitoire pour rester en vie. Si la France venait à s'incliner dans un match offensif et serré, elle pourrait décrocher les deux bonus : offensif et défensif. Avec 15 points, les Bleus pourraient encore devancer l'Italie, si cette dernière ne parvient pas de son côté à inscrire au moins quatre essais.
Une qualification sans jouer grâce à l'Italie ?
La Nouvelle-Zélande est, elle aussi, à la merci d'une défaite contre l'Italie (le 29 septembre). Là encore, le cas de figure paraît hautement improbable, car les All Blacks ont gagné les 14 confrontations contre les Italiens, avec un écart moyen de 48 (!) points. S'ils s'imposaient avec le bonus offensif contre l'Italie puis l'Uruguay, ils compteraient au maximum 15 points. Ils pourraient même encore terminer en tête du groupe A devant la France (si défaite des Bleus avec bonus offensif et défensif, et sans bonus offensif transalpin)... malgré une défaite contre les Tricolores en ouverture et une défaite du XV du Coq contre l'IItalie, qui resterait malgré tout à quai, troisième.
En revanche, tout autre résultat qu'une victoire contre la Nazionale condamnerait les Blacks, déjà battus par la France sans bonus défensif, à une improbable élimination. Par ricochet, ce résultat ferait les affaires des Bleus : leur qualification serait assurée avant même leur duel face à l'Italie, qui ressemblerait alors à une finale du groupe pour la première place.
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