Coupe du monde de rugby : une Angleterre réaliste fait plier le Japon
Auteur de l'un des plus grands exploits de l'histoire de la Coupe du monde en 2015, avec une victoire inoubliable contre l'Afrique du Sud, le Japon n'accrochera pas tout de suite un autre grand nom à son tableau de chasse. L'occasion était pourtant belle face à cette Angleterre plus que prenable, dimanche 17 septembre. Mais, victimes de leurs propres lacunes, les Japonais se sont inclinés face au XV de la Rose (34-12) à Nice, craquant en deuxième période.
Entre la rose anglaise et le cerisier japonais, les plus optimistes pouvaient peut-être espérer un jardin à la Le Nôtre. Mais la bataille s'est plutôt rapprochée du champ de patates. Entre deux équipes en mal de certitudes, dont la principale préoccupation était de se débarrasser au pied d'un ballon qui, dans leurs mains, avait des allures de grenade dégoupillée, il ne fallait peut-être pas espérer plus.
Le XV de la Rose avait laissé entrevoir quelques promesses face à des Pumas argentins aux griffes élimées pour son entrée en lice mais le mal est toujours profond. Diagnostic identique pour les Brave Blossoms, dont le quart de finale lors de la dernière édition en 2019 semble aujourd'hui presque anachronique tant que le Japon a piétiné ces dernières années.
Dès lors, les deux convalescents se sont mollement télescopés, évitant tout mouvement audacieux pour se concentrer exclusivement sur l'occupation du terrain adverse. Dans ce domaine, l'Angleterre conserve néanmoins quelques beaux restes (61% de possession) et c'est sur ces reliquats qu'elle a pu prendre légèrement la tête avant la pause grâce à une touche mal négociée par les Japonais et parfaitement exploitée par Ludlam (23e) (13-9).
Un essai casquette comme tournant du match
Même si les maladresses grossières ont perduré en seconde période, les Anglais ont tout de même eu le mérite de se mettre à l'abri d'une infamie qui leur pendait au nez. D'abord par un essai casquette de Courtney Lawes, malgré un ballon qui avait ricoché sur un bras et une tête de coéquipiers juste avant (56e). Les rebonds capricieux avaient choisi leur camp. Les Brave Blossoms ne s'en sont pas relevés et Freddie Steward a marqué un 3e essai, bien plus conventionnel (27-12, 66e).
Au prix d'un finish bien plus encourageant que l'entame, les champions du monde 2003 sont même parvenus à inscrire une quatrième banderille synonyme de bonus offensif grâce à Joe Marchant (34-12, 80+1e). Presque en trompe-l'œil. Mais peu importent les apparences pour cette Angleterre-là, qui poursuit sa lente guérison. Avec deux succès en autant de matchs dans cette poule D, les hommes de Steve Borthwick ont pour l'instant rempli leur contrat.
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