Coupe du monde : Entre la liste et le contenu, un XV de France en chantier face à l'Italie
Est-ce un retour à la case départ ou le premier succès n’était qu’un leurre ? Au regard des deux équipes d’Ecosse alignées face au XV de France, force est de constater que les Bleus n’ont pas trouvé la solution lorsque le XV du Chardon s’est présenté avec une majorité de ses titulaires habituels. Inquiétant ? Disons que cela n’a rassuré personne, à un mois d’être confronté à une Argentine qui apparait comme supérieure aux Tricolores et une Angleterre qui roule sur le rugby européen. Et difficile d’attendre grand-chose d’une dernière opposition face à l’Italie, que cette même bande à Jacques Brunel avait eu un mal fou à battre lors du dernier Tournoi des VI Nations. Pourtant, cet ultime galop d’essais revêt d’une importance particulière sur plusieurs points.
Les cartes rebattues en 3e ligne ?
Si Anthony Belleau et Vincent Rattez ont déjà plié bagage pour rentrer à Toulon et La Rochelle (ils n’auront pas disputé une minute durant la préparation), certains ont une carte importante à jouer face aux Transalpins. Notamment en troisième ligne où Jacques Brunel a décidé de tout chambouler, sortant Grégory Alldritt et Charles Ollivon, auteurs de deux prestations convaincantes face à l’Ecosse. Les cartes ont-elles été rebattues ? Fort probable. Autant dire que Yacouba Camara et Louis Picamoles seront attendus au Stade de France, tandis que François Cros pourra confirmer sa bonne prestation de Nice il y a quinze jours.
A la charnière, Jacques Brunel a fait le choix de faire souffler Camille Lopez. L’occasion pour Romain Ntamack de se montrer à la baguette d’une ligne d’attaque peu inspirée à Murrayfield. Surtout, celui qui a joué une partie de la saison dernière au centre se voit confier la responsabilité du but avec pour objectif de devenir une alternative crédible à Camille Lopez, Baptiste Serin ou encore Thomas Ramos. Et ce, alors que la réussite au pied n’est pas la force majeure des Bleus. Un domaine qui pourrait toutefois être déterminant au Japon.
Fickou à l'aile, un décalage tricolore
Derrière, Sofiane Guitoune a l’occasion de confirmer la chance qu’il a saisi en Ecosse, lors de sa sortie convaincante alors qu’il ne devait même pas être sur la feuille de match. Et tenter de venir bousculer les plans du sélectionneur en vue de débuter face à l’Argentine, le 21 septembre. A ses côtés, sur l’aile, un Yoann Huget qui va disputer ses premières minutes depuis le début de la préparation. Une unique chance qu’il ne faudra pas laisser passer pour le Toulousain alors que Damian Penaud semble promis au poste.
De l’autre côté, après le match fantomatique d'Alivereti Raka et ses déboires défensives, Brunel tente l’option Gaël Fickou. Un choix osé alors que le joueur du Stade Français ne joue pas à ce poste en club et qu’il n’a plus porté le numéro 11 depuis le déculottée en Angleterre lors du dernier Tournoi. Un placement qu'il ne connait qu'en Bleus.
Si le sélectionneur a annoncé, intox ou pas, que la liste des 31 n'était pas encore faite (elle sera annoncée lundi 2 septembre), certains derniers choix pourraient se faire à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), vendredi soir. Ou du moins en vue de son premier XV de départ au Japon…
Retrouver de l'inspiration et du combat
Avec une ligne d’attaque quasi 100% Stade Toulousain (5 sur 7), le XV de France va tenter de trouver un semblant d’allant offensif, alors que, depuis le début de son mandat, Jacques Brunel voit la moyenne de points marqués dépasser péniblement les 17pts. Deux fois ses Bleus ont marqué plus de 30pts : contre l’Italie et une équipe d’Ecosse bis. Bref, c’est peu reluisant. La ligne de trois-quarts remédiera-t-elle à ce maux ? Limiter la médiocrité serait déjà un premier pas.
Mais si Antoine Dupont veut pouvoir distribuer pléthore de ballons propres à ses arrières, il faudra que les Bleus se retrouvent dans l’engagement sur le jeu au sol. Car ce fut l’un des points noirs lors de la dernière sortie tricolore. Un soutien en retard ou peu efficace a offert bon nombre de turnovers en faveur des Écossais, samedi dernier. Autant dire qu’il faudra corriger ça, et vite. Tout comme les difficultés rencontrées en mêlées. Bref, c’est une équipe de France encore bien en chantier qui s’avance au Stade de France samedi. Mais difficile de croire que les travaux seront terminés pour affronter l’Argentine, dans moins d’un mois…
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