Coupe du Monde féminine : Romane Ménager, un seul être vous manque...
"La Team Menager"
"Si on m'avait dit que c'était si dur, je serais venue avec ma soeur." Sur Twitter, "Roro" manque rarement une occasion de rappeler la force du lien qui l'unit à sa coéquipière pas comme les autres du Lille Métropole Rugby Club Villeneuvois (LMRCV), champion de France 2016 et vice-champion de France 2017. La "Team Ménager" (jeu de mots avec le terme anglais "Team Manager"), comme elles se surnomment, est tellement fusionnelle qu'il est difficile de différencier ces deux blondes athlétiques aux yeux bleus. A quelques détails près : quand Romane porte sa chevelure en queue de cheval, Marine préfère le chignon. La troisième ligne est décrite par tous comme une fonceuse, la trois-quarts dit se donner plus le temps de la réflexion sur le terrain.
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Joueuse complète
Surtout, Romane Ménager est devenue, en un an, indéboulonnable en équipe de France, depuis sa première sélection début 2016. "On a l'impression que c'est une ancienne", dit d'elle l'entraîneur Samuel Cherouk, qui oublie même de la citer parmi les espoirs alors qu'elle vient de fêter ses 21 ans. "C'est une joueuse complète", ajoute Olivier Lièvremont, l'autre entraîneur des Françaises, avant d'énumérer : "Elle est forte au sol, forte en l'air, elle a des qualités d'appui, de vitesse, c'est une combattante, elle est dure au contact." Après 16 sélections, Romane Ménager a suffisamment fait parler sa puissance (1,78 m pour 78 kg), tout en muscles, pour s'offrir un billet pour sa première Coupe du Monde. Mais sa soeur, qui l'a rejointe en Bleue en novembre 2016 lors de deux matches remportés contre les Etats-Unis, n'a pas été retenue parmi les 28 sélectionnées. "Marine n'était pas très loin, on lui a dit qu'il fallait continuer à travailler", a tranché Annick Hayraud, la manager de l'équipe de France. "Elle rentrera en équipe de France, c'est une évidence. Aujourd'hui, on pense qu'elle n'était pas encore complètement prête. C'est sûr qu'il y a eu un moment où cela a dû être compliqué pour elles deux", ajoute Hayraud. "Sur le coup, comme on est très proches, on a eu un peu de mal", a reconnu Romane pendant la préparation à Marcoussis. "Mais je sais que ça va la rendre un peu plus forte. Maintenant, elle sait comment elle doit se préparer, elle sait ce qu'elle doit faire pour atteindre ce niveau."
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Sacrée histoire de famille
L'histoire d'amour des jumelles Ménager avec le rugby, qui a culminé lors d'une année 2016 faste (championnes de France, premières sélections chez les Bleues), n'est pas banale. "J'ai commencé le rugby avec Marine à 7 ans au LMRCV, on voulait copier notre grande soeur qui avait déjà commencé", raconte-t-elle. D'où le "III" tatoué tout en haut de sa poitrine, qui rend aussi hommage à l'aînée, Caroline. Du coup, toute la famille de Villeneuve-d'Ascq s'est inscrite au LMRCV, les parents aussi ! "Ils ont découvert le rugby sur le tard, en venant déposer les enfants, et sont devenus complètement passionnés", s'amuse l'internationale.
La maman, Caroline, a même joué en Top 8, l'élite française, une décennie avant les jumelles. "Elle a joué avec des joueuses avec qui je joue aujourd'hui", s'amuse la troisième ligne, qui évolue en première division depuis 2014. Mais c'est seule que Romane Ménager affrontera le gratin du rugby mondial. L'événement valait bien un tweet de Marine, qui l'a déposée à Marcoussis avant le départ pour Dublin : "Première aventure l'une sans l'autre...fière de toi mon bébé !"
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