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Deans-Henry, frères ennemis

En 2007, Robbie Deans s'était porté candidat pour succéder à Graham Henry, annoncé partant après l'élimination de la Nouvelle-Zélande par la France en quarts de finale de la Coupe du monde. Mais il n'est pas parti, et l'ancien entraîneur des Crusaders a fait ses bagages pour mener la sélection australienne. A Auckland, dimanche, ils disputeront une nouvelle partie d'échec. Sans animosité personnelle selon les deux hommes.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le sélectionneur australien Robbie Deans face à son homologue néo-zélandais Graham Henry

Graham Henry joue gros. Très gros, même. Après avoir échoué en quarts de finale en 2007, le sélectionneur néo-zélandais a depuis longtemps une pression étouffante sur les épaules pour laisser la Coupe William Webb-Ellis au pays à l'issue de cette Coupe du monde. La pression montera d'un cran supplémentaire pour la demi-finale contre l'Australie. Car en face, Robbie Deans a une revanche à prendre. Entraîneur le plus titré du Super-14 avec les Crusaders, ce Néo-Zélandais a été contraint de s'expatrier après le maintien de Henry à la tête des All Blacks, poste pour lequel il avait postulé. Une défaite néo-zélandaise, outre le drame national, serait vécue comme un désavoeu pour les dirigeants de la Fédération, qui avaient surpris en maintenant leur confiance au staff en place en 2007.

A l'aube de ce sommet, qui était voici quelques semaines la finale du Tri-Nations, les deux protagonistes ont tout fait pour nier l'aspect affectif de cette confrontation. "Pour moi cela n'a rien de personnel", a déclaré Graham Henry. C'est un bon entraîneur, une bonne personne. Et l'entraîneur pourrait Madame Gillard (Premier ministre de l'Australie), ça ne changerait rien". Et son homologue de répondre avec une pointe d'humour: "On ne joue pas, on aimerait bien mais on n'a plus l'âge. On est là pour aider nos groupes à fonctionner du mieux possible". 

"Du respect pour son frère"

Bien sûr, pour Graham Henry, ce match a certainement beaucoup moins d'implication personnelle que pour Robbie Deans. Car l'ancien All Black, qui a porté cinq fois le maillot à la Fougère, et qui a également été entraîneur adjoint de la sélection de 2001 à 2003, peut devenir le fossoyeur des espoirs de son pays, de ses amis. "Quand j'ai accepté ce travail (d'entraîner l'Australie à partir de 2008), j'ai demandé conseil à John Wright pour savoir ce que ça faisait. Il a dirigé l'équipe indienne (de cricket) face à la Nouvelle-Zélande et sa réponse a été que c'était comme jouer contre son frère", raconte-t-il sobrement. "On a beaucoup de respect pour son frère, on le connaît bien, on se connaît bien l'un l'autre, ses points forts et ses points faibles. Et il y a toujours beaucoup de volonté à cause du lien affectif. Mais encore une fois, ce n'est pas moi qui joue, ce sont les joueurs qui seront sur le terrain et ce sont les Wallabies contre les All Blacks." Et de conclure: "Je ne serai pas partagé".

Trois mois après avoir vu l'Australie consacrée dans le Tri-Nations lors du dernier match entre les deux nations, la Nouvelle-Zélande a bien l'intention de ne pas baisser la tête une deuxième contre les Wallabies. Pour Graham Henry, s'incliner face à Robbie Deans serait un échec encore plus vivement ressenti par le peuple néo-zélandais.

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