France-Italie : Une ouverture réussie malgré une fausse note
La France devrait, sauf énorme surprise, jouer la première place de la Poule D contre l'Irlande, impressionnante contre le Canada plus tôt dans la journée. Les Bleus, en rouge vêtus, sont venus à bout d'Italiens, privés de Parisse, et finalement assez décevants dans le jeu. Physiquement au point, les Français ont levé quelques doutes et peuvent appréhender la suite de la compétition avec le coeur un peu plus léger. Même si ce dernier saignera certainement pour Yoann Huget...
L'imbroglio Nakaitaci
Si les Français sont nerveux pour leur entrée en lice cela ne se voit pas trop. En tout cas moins que chez les Italiens, qui multiplient les fautes d'indiscipline dès les premières minutes. Frédéric Michalak ne manque pas l'occasion de marquer ses premiers points dans le compétition (3-0, 7e) et les Rouges mettent leur empreinte sur ce début de rencontre. Ils croient même réussir une entame quasi parfaite avec cet essai de Nakaitaci à la dixième minute après une passe plutôt heureuse de Louis Picamoles pour l'ailier français. Après arbitrage vidéo, l'essai est finalement accordé et Michalak s'apprête à tenter la transformation quand Mr Joubert, regardant l'écran du stade qui remontre l'essai au ralenti, se rend compte, comme tout le monde, que Nakaitaci a relâché le ballon avant d'aplatir ! La France est donc logiquement privée de ces 5 points mais se sort finalement de cet imbroglio avec, quelques secondes plus tard, un nouveau coup de pied de Michalak (6-0, 11e).
Pas loin de la rupture, les Azzurri ont de plus la malchance de perdre dans la foulée l'un de leurs meilleurs joueurs, le centre Masi, blessé. En face, les Rouges ne s'en préoccupent pas et continuent de pousser les Transalpins à la faute. L'ouvreur de Toulon en profite pour placer les siens hors de portée d'un essai transformé (9-0, 28e). Mais, passé la première demi-heure, le jeu s'enlise quelque peu au milieu de terrain et rares sont les séquences à plus de deux passes. Les hommes de Saint-André sont malmenés en touche et ne parviennent plus à mettre les Italiens sur le reculoir. Allan, l'ouvreur du XV italien, réduit le score avant le coup de canon de Scott Spedding. A 51 mètres, l'arrière du XV au Coq réussit à franchir les perches d'un maître coup de pied ! (12-3, 38e) et confirme qu'un tireur longue distance fait aussi partie des armes fatales du rugby moderne. Plus en finesse, mais avec la même réussite, Michalak donne un peu plus de confort au matelas des Français juste avant la pause (15-3, 40e).
Mas redonne le sourire à la France
Sans être géniaux, mais solides, les partenaires de Dusautoir ont déjà assuré l'essentiel. Il ne reste plus qu'à se libérer définitivement. C'est chose faite dès la reprise avec une nouvelle pénalité d'un Michalak très en verve (18-3, 42e) et qui prouve sa vista quelques secondes plus tard sur un coup de pied rusé, et rasant, parfaitement suivi par Slimani (25-3, 45e). Cela correspond malheureusement à un relatif chant du cygne pour les tricolores. Coup sur coup ils vont encaisser un bel essai en coin de Venditti (25-10, 52e) avant de perdre Yoann Huget sur une blessure à priori très sérieuse. Lancé plein fer, l'ailier de Toulouse tente de repiquer intérieur quand son genou refuse de le porter un pas de plus. Planté dans le gazon, Huget grimace de douleur. Il a compris que la Coupe du monde est compromise pour lui. Ses coéquipiers aussi, qui se précipitent vers lui pour tenter de le réconforter mais la tentative est vaine, le trois-quart aile est en pleurs...
Forcément, après ce coup dur la suite du match perd en enthousiasme, malgré le soutien remarquable de 20.000 supporters venus supporter leur équipe. Fickou remplace le blessé et Parra prend la place de Tillous-Borde dans les rangs rouges. Sans que cela ne change le cours d'un match bien maîtrisé par le XV de France et emballé, à dix minutes de la fin, par Nicolas Mas (32-10, 70e). Il fallait bien ça pour emmagasiner encore plus de confiance et surtout pour oublier la blessure de Huget.
Déclarations :
Jacques Brunel (sélectionneur de l'Italie): "L'absence de Parisse, c'est évident que ça a été important. Mais ce n'est pas le facteur déterminant pour expliquer la différence au score. Je reconnais que la France mérite de gagner mais la différence au tableau d'affichage ne correspond pas à la partie que nous avons fait. Il y a un déséquilibre flagrant. L'arbitrage, que nous n'avons pas compris d'ailleurs, notamment sur la mêlée, a déséquilibré la partie. Il y a eu 12 mêlées au total et on a été pénalisé six fois, donc cinq fois sur notre introduction. Ca fait beaucoup. On a eu aussi de la malchance avec Andrea Masi qui a malheureusement le tendon d'Achille rompu. C'est le 3e centre (après Morisi et Garcia, NDLR) que nous perdons en deux semaines. On va suivre la situation, nous n'avons pas beaucoup de ressources mais nous allons devoir convoquer quelqu'un. Tout ça, ce soir, nous laisse un mauvais goût à la bouche. On a eu le même nombre, peut-être plus d'opportunités que la France."
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