Galles, l'autre pays du rugby
Si le XV de la Rose reste l'ennemi traditionnel de l'équipe de France depuis plus d'un siècle, et si la crainte qu'il suscite auprès de ses adversaires dépasse de loin celle qu'inspirent les autres formations britanniques depuis une vingtaine d'années, l'aura du pays de Galles demeure très forte. Moins connus du grand public que la perfide Albion, les Dragons gallois doivent pourtant être pris en considération tant pour le jeu qu'ils pratiquent actuellement que pour la domination qu'ils ont exercé sur le rugby européen durant de nombreuses années. Avant la première guerre mondiale, dans les années 50 puis lors de la fabuleuse décennie 70, les Rouges ont dominé la concurrence. Avant de décliner puis de retrouver des couleurs lors des dernières années.
Ils ont réussi le Grand Chelem à dix reprises pour 35 succès au total dans le Tournoi des V puis des VI Nations. Ils ont surtout laissé une empreinte indélébile dans le cur de tous les fans de la planète lors des seventies, l'âge d'or du rugby gallois. Des joueurs comme Gerald Davies, JPR Williams, Barry John, Phil Bennett ou Gareth Edwards statufié de son vivant en plein centre de Cardiff, juste à côté du Millennium Stadium- ont enchanté toute une génération avec leur jeu chatoyant, fait de relances incessantes et de prises de risque.
Comme la Nouvelle-Zélande
Peu ou prou, c'est encore ce style que les joueurs celtes essaient de développer aujourd'hui même si le rugby moderne impose d'aligner des gabarits plus puissants pour rivaliser avec les sudistes. Voilà pourquoi Warren Gatland a choisi de sélectionner Mike Phillips, Jamie Roberts ou George North aux côtés de Leigh Halfpenny ou Shane Williams, le recordman d'essais de l'histoire du pays de Galles (58). Derrière leur capitaine flanker de 23 ans, Sam Warburton, les Jones (le nom le plus courant au pays) se démènent pour hisser l'équipe au sommet mondial: Adam Jones, délesté de quelques kilos superflus, pousse comme jamais en mêlée, Alun Wyn Jones capte tous les ballons en touche et le revenant Ryan Jones vit une seconde jeunesse, la trentaine passée.
Tous les joueurs semblent au diapason pour écarter la France et offrir une première finale mondiale à ce pays qui a tant donné à l'ovalie. Contrairement à ses voisins de l'hémisphère nord ou à l'Afrique du Sud (pour qui le football est le sport roi) et même à l'Australie (où le rugby à XIII et le football australien n'ont pas d'équivalent), "Cymru" (le nom celte du pays de Galles) vit au rythme du rugby. Comme la Nouvelle-Zélande, contrée très ressemblante (4 millions d'habitants contre 3) au palmarès toutefois plus conséquent, le pays de Galles n'a pas de moyens énorme mais une vraie passion pour ce sport importé d'Angleterre et qui leur permet d'exister au niveau international. Sans le rugby, qui s'intéresserait au pays de Galles ?
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