L'Angleterre bousculée mais victorieuse face aux Fidjiens
C'est SA Coupe du monde. L'Angleterre est chez elle, et elle l'a montré. Au monde entier, avec une cérémonie d'ouverture dont le pays a le secret et qui avait déjà fait fureur lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012. Aux Fidjiens avec un "swing low sweet chariot" qui a mis sous silence le Cibi, le haka fijdien. Aux futurs adversaires, en leur montrant que le jeu déployé était toujours au rendez-vous, comme c'est le cas depuis que Stuart Lancaster est sélectionneur. Et que jouer à la maison pouvait s'accompagner de quelques clémences arbitrales. Mais sur le pré, elle a surtout affiché des carences qui ont failli lui coûter cher face à une formation courageuse et appliquée.
Dès le premier match, le XV de la Rose a marqué de son empreinte la compétition. En inscrivant un essai de pénalité (hâtivement sifflé par l'arbitre sud-africain sur le premier maul écroulé des Fidjiens avec un carton jaune au demi de mêlée Matawalu à la clé) dès la 13e minute, l'équipe a montré le chemin.
A 14, les Fidjiens encaissaient ensuite un bel essai, en bout de ligne, par l'arrière Brown, suite à une touche (22e). A (15-0), tous les voyants semblaient au vert pour les Anglais, sauf que leur mêlée souffrait face à la puissance adverse. Et à la 26e minute, sur une mêlée intelligemment tournée vers le petit côté, Matawalu, revenu sur le terrain, mettait les cannes, et malgré le plaquage de May et Brown, aplatissait sur la ligne. L'arbitre accordait l'essai, avant de faire demi-tour pour réclamer la vidéo. Et là, sur un super ralenti, on voyait le ballon quitter la main du demi de mêlée avant qu'il n'aplatisse. L'essai était donc refusé.
Mais sur la mêlée consécutive, le pack anglais explosait. Et un superbe coup de pied sur l'aile opposé permettait à Nadolo de gagner son duel aérien avec Watson pour marquer l'essai (30e, 15-5). Encore une fois, l'arbitre était prompt... à demander la vidéo. Ensuite, Ford ajoutait une pénalité, à laquelle répondait Nadolo dans le même exercice (36e, 18-8). C'était le score à la pause. L'Angleterre pouvait se réjouir, mais cette première période avait montré de sérieuses carences dans deux secteurs de conquêtes: la mêlée et la touche. Des points clés qui peuvent se révéler rédhibitoires lorsqu'on prétend redevenir champion du monde.
Les Vunipola et Farrell relancent l'Angleterre
La pause semblait avoir remis de l'ordre dans le pack anglais, qui bénéficiait d'une pénalité (50e) juste après que les Fidjiens aient raté une pénalité qui les aurait relancés. Mais, alors que l'arbitre avait fait appel à la vidéo pour établir s'il sortait un carton jaune à Wood pour un plaquage dangereux (ce qu'il ne fit pas), la mêlée fidjien reprenait ses habitudes. Et l'Angleterre semblait toujours bien en peine pour trouver de la continuité dans son jeu, face à la fougue des hommes du Pacifique. Malheureusement pour ceux-ci, Nadolo manquait un nouveau coup de pied (62e). Il laissait sa place de buteur à l'ouvreur Volavola, qui ajoutait enfin trois points, récompensant leur abnégation (64e, 18-11).
Même dans les rucks, l'équipe locale subissait l'impact physique adverse. Une mêlée fermé qu'il emportait permettait au pack anglais d'offrir trois points à Farrell, avant que Mike Brown ne double sa mise personnelle (73e, 28-11). Les entrées en jeu des Vunipola et d'Owen Farrell entre la 50e et la 60e minute, et l'usure physique adverse, avaient eu raison des Fidjiens. Dans les arrêts de jeu, Vunipola allait encore sur la ligne d'en-but, pour un dernier essai validé à la vidéo. Un dernier mouvement qui permettait à l'Angleterre de recueillir le bonus offensif. Cinq points qui pourraient faire la différence pour la qualification à l'issue de la phase de groupes.
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