L'Angleterre "cent" pitié pour la France
Physiquement, les Français semblent prêts. Le stage de préparation en altitude a visiblement porté ses fruits. En revanche, sur le plan du jeu, quelques ateliers supplémentaires seraient à prévoir. Pas toujours inspirés, les arrières tricolores ont souffert de la comparaison avec leurs homologues britanniques, virevoltants. Si Saint-André avait aligné un XV mixte, celui de Stuart Lancaster était encore plus déroutant puisque seuls deux joueurs étaient titulaires lors du dernier choc dans le Tournoi, le mémorable 55-35. Ce qui prouve la qualité de la pépinière de la Rose...
Très cher Watson...
Cruauté du rugby. Après 13 minutes, les Anglais avaient plaqué 35 fois, les Français 5. Ce qui donne un ordre d'idée de la domination des Bleus (en l'occurrence en rouge) pendant ce début de match. Pourtant, ce sont bien les Britanniques qui mènent 7-3 après avoir inscrit un essai sur leur première possession ! Ultra-réaliste, le XV de la Rose vient de punir des Français sur un exploit personnel d'Anthony Watson, auteur d'un "cad-deb" d'école sur le malheureux Dulin placé à l'aile pour ce match, et complètement pris par la feinte de l'ailier anglais (7-3, 11e).
Le premier essai anglais en vidéo :
La belle entame des hommes de Saint-André, qui auraient pu marquer dès les premières secondes sans un retour express de May devant Dulin mais qui avaient tout de même ouvert la marque par Parra (0-3, 6e), perd déjà de son éclat. Elle est carrément mise à mal quelques minutes plus tard par le doublé de Watson, parfaitement décalé sur son aile au terme d'une magnifique combinaison entre trois-quarts (12-3, 18e).
Le doublé de Wtason en vidéo :
Les Français auraient pu sombrer devant cet écoeurant cocktail de réussite et de talent mais ils ont le mérite de s'accrocher. Solides en conquête, ils se refont peu à peu la cerise contre des adversaires qui manquent clairement d'automatismes et, par la botte de Parra, parviennent à colmater les brèches avant la pause (12-9, 33e). Privé de leur attraction n°1 pour ce match, le trois-quart centre venu du XIII Sam Burgess, averti juste avant le retour aux vestiaires, le XV de la Rose n'en oublie pas moins ses fulgurances. Déjà très séduisante lors du dernier Tournoi, l'équipe de Stuart Lancaster confirme ses dispositions offensives et, après avoir baladé les Tricolores, inscrit par May un troisième essai somptueux (19-9, 46e). Et à quatorze contre quinze...
La France finit fort
Si la créativité et l'habileté gestuelle sont clairement blanches, l'indiscipline également. Après Burgess, c'est Clark qui est sanctionné d'un carton jaune (54e). Cette fois, le XV du Coq sait profiter de sa supériorité numérique et Fulgence Ouedraogo, en force, marque l'essai de l'espoir pour les Bleus/Rouges (19-14, 61e).
Ouedraogo relance la France en vidéo :
Hélas pour ces derniers, quelques munitions gâchées en fin de partie et une bonne résistance des locaux les empêchent de se rassurer plus pleinement. Il leur reste le "retour" au Stade de France le 22 août et un dernier test contre l'Ecosse le 5 septembre pour peaufiner tout ça. Et oublier que cela fait maintenant 10 ans qu'ils ne se sont pas imposés à Twickenham et que leurs meilleurs ennemis mènent dorénavant 55 victoires à 38 (pour 7 nuls) dans l'histoire du Crunch.
La réaction de Louis Picamoles, Talent d'or du match :
La réaction de Philippe Saint-André, sélectionneur du XV de France :
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