L'Angleterre passe ses nerfs sur l'Uruguay
Pas rancunier le public anglais. Malgré la honte de l'élimination dès les phases de poule, une première pour le pays organisateur dans l'histoire de la Coupe du monde, malgré aussi les hésitations et les maladresses d'une équipe encore traumatisée, de vibrants "Swing Low sweet chariot" sont venus réchauffer les coeurs et les corps meurtris des joueurs du XV de la Rose. Il leur fallait bien ça, aux hommes de Lancaster, pour tenter de terminer sur une note positive cette campagne désastreuse. Même si le manque de motivation des ex-héros de la nation a parfois été flagrant. Combiné à la grinta uruguayenne, ce cocktail s'est finalement révélé assez indigeste et le public de Manchester, peu habitué à voir des ballons ovales dans l'antre de City, n'a pas forcément dû être séduit par le spectacle proposé. Heureusement, le pétard mouillé a fini par se transformer en un beau feu d'artifice.
Berchesi offre un semblant de suspense en début de match en ouvrant le score (0-3, 2e) mais rapidement les lacunes sud-américaines sont mises au grand jour par les individualités anglaises. La fusée Watson aplatit ainsi au bout d'un plongeon acrobatique (7e) puis c'est le vétéran Easter qui fête son jubilé par un doublé tout en puissance (18e, 23e). Mais, hormis ces éclairs de classe, le jeu anglais reste désespérément brouillon. On efface pas les deux défaites contre le pays de Galles et l'Australie par un claquement de doigts...
C'est Nowell après l'heure
Les partenaires de Robshaw sont toutefois aidés par un arbitrage pointilleux qui exclu temporairement Vilaseca juste avant la pause (40e) et qui leur offre un début de seconde période plus aisé à 15 contre 14. Anthony Watson, l'un des seuls à vraiment jouer le jeu, s'offjre un doublé (26-3, 42e) mais les ballons continuent de tomber avec une régularité confondante. Finalement, c'est sur un contre, et un "dribbling" que n'aurait pas renié l'idole locale Sergio Agüero, que Henry Slade va relancer la machine (36-3, 57e). Dès lors, le courage de l'Uruguay, composée ce samedi soir de quatre professionnels, ne suffit plus. Easter y va de son triplé (60e), imité par l'ailier Nowell (57e, 70e, 73e) et un dernier essai de pénalité (81e). Grâce à ce score fleuve, les Anglais évitent la noyade. Et sauvent ce qui peut l'être encore : les apparences et l'honneur.
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