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L'Irlande impressionne, la France intrigue, l'Angleterre inquiète

En attendant Namibie-Géorgie ce mardi (17h45), chaque équipe a déjà joué deux matchs depuis le début de la compétition. L'occasion de faire un premier inventaire des forces en présence, sachant que la vérité de ce jour ne sera pas forcément celle du 31 octobre, date de la finale de la Coupe du monde...
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Tout le monde ou presque s'accorde à le dire, la 8e Coupe du monde est bien née. Le spectacle est au rendez-vous pour chaque rencontre, l'écart s'est resserré entre les petites équipes et les plus grandes, la compétition a déjà connu son moment de bravoure avec la victoire du Japon sur l'Afrique du Sud et globalement et le niveau de jeu est bon, voire très bon. Au sein même des prétendants à la Webb Ellis Cup, quelques tendances se dégagent déjà même s'il convient bien sûr de les relativiser en fonction des adversaires rencontrés. 

Les outsiders européens répondent présent

Dans des styles très variés, l'Irlande, par sa puissance collective, et le pays de Galles, par son courage, auront été les deux équipes européennes les plus marquantes de ces trois premières semaines de compétition. Le XV du Trèfle possède la meilleure attaque du Tournoi pour l'instant avec 94 points inscrits face à des adversaires d'un faible calibre (Canada et Roumanie) certes, mais l'impression générale est excellente. Les partenaires de Sexton ont fait le job avec sérieux et surtout ils semblent posséder un véritable projet de jeu. Capables de grandes envolées contre les Canadiens et les Roumains, ils sauront à coup sûr se recentrer sur leurs forces (la conquête et le jeu au ras) quand l'adversaire opposera plus de résistance. Une capacité d'adaptation qui est une véritable garantie sur l'avenir, d'autant que tous les favoris au titre suprême ne peuvent pas s'appuyer sur les mêmes certitudes. Le pays de Galles, lui, avance au courage. Et il avance vite, même s'il est sacrément amputé. Privé de Halfpenny et de Webb avant même le coup d'envoi, les Dragons ont encore perdu trois joueurs lors de l'éprouvant choc face aux Anglais : les centres Cory Allen et Scott Williams ainsi que l'ailier Hallam Amos. L'avenir dira si ce succès contre le voisin britannique était une victoire à la Pyrrhus, l'histoire, quant à elle, retiendra surtout que cet affrontement fut l'un des plus beaux du tournoi. 

L'hémisphère sud n'impressionne plus autant que par le passé

A chaque début de Coupe du monde, les premiers pas des Australiens, des Sud-Africains et surtout des Néo-Zélandais sont guettés avec avidité. Les All Blacks, s'ils ont assuré, n'ont pas non plus été aussi ébouriffants que prévu. D'abord contrariés par l'Argentine, nerveux à l'image de leur capitaine Richie McCaw exclu temporairement, ils se sont rattrapés face à la Namibie (58-14) mais on est loin du 142-0 infligé par les Australiens à ces mêmes Namibiens en 2003. Mais méfiance tout de même, les champions en titre ménagent peut-être leur monture... Les Wallabies, eux, ont décidé de lâcher les chevaux d'entrée. D'abord au trot contre les Fidji (28-13), puis carrément au galop face à l'Uruguay (65-3), plus gros carton de la compétition à ce jour. Enfin, l'Afrique du Sud, elle, s'est bien reprise après l'humiliation subie face au Japon. A la dérive dans le combat et dans l'envie face aux Nippons, les Springboks ont retrouvé toutes leurs vertus contre les Samoa (46-6). Quatrième larron des forces sudistes, l'Argentine confirme une progression linéaire depuis qu'elle a intégré le Four Nations. Les Pumas ont d'abord livré une solide résistance aux Blacks avant de dérouler contre la Georgie (54-9). Toujours aussi pénibles à jouer, les Ciel et Blanc semblent s'être mis au diapason des meilleurs équipes en proposant désormais un jeu au large enfin à la hauteur du talent de ses joueurs. 

Le Coq enroué et la Rose pâle

De par le jeu proposé, le XV de France n'a pas fait lever les foules, c'est une évidence, mais les Bleus ont déjà rempli une bonne partie de leur contrat en battant l'Italie, ce qui leur assurera certainement de disputer la première place de la Poule D à l'Irlande. Pour le reste, l'équipe de Philippe Saint-André continue d'avancer à tâtons en espérant que le miracle intervienne en quart de finale contre l'Argentine ou la Nouvelle-Zélande. Et pourquoi pas après tout ? Les quarts de finale, l'Angleterre n'est pas encore sûr de les rallier. La défaite face aux Gallois a placé les hommes de Stuart Lancaster au pied du mur et ils joueront très gros samedi prochain contre l'Australie. Un nouveau revers pourrait priver le pays hôte de son représentant dès les phases finales, ce qui serait un gros coup dur pour l'engouement populaire. Le XV de la Rose, qui avait forcé l'admiration de ses détracteurs les plus retors en se tournant depuis deux ans vers un rugby plus offensif, va-t-il payer cette audace au prix fort ? 

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