La FFR prête à envisager des contrats fédéraux
"On s'était fixé des objectifs importants, donc cette défaite est un échec total", a souligné M. Camou, au surlendemain de la déroute face aux All Blacks en quarts de finale (62-13). "Il faut bien le reconnaître. Nous sommes dans un moment difficile, ce serait stupide de le nier", a poursuivi M. Camou, dans un entretien téléphonique depuis Londres. "Je suis le premier à le reconnaître et j'en prends, en tant que président de le Fédération, la responsabilité absolue", a ajouté le président de la FFR. Le XV de France dirigé par le sélectionneur Philippe Saint-André a connu quatre années de déclin et a logiquement été éliminé par les champions du monde en titre à Cardiff.
C'est la première fois depuis 1991 que les Bleus sortent aussi tôt de la compétition et depuis samedi soir, les acteurs du rugby français s'interrogent sur la réponse à donner. "J'ai convoqué un bureau fédéral extraordinaire jeudi matin à Paris, avec comme seul ordre du jour cette Coupe du monde", a indiqué M. Camou. "J'attends que tout le monde s'exprime librement, fasse les constats, donne son regard et ait du courage." M. Camou, président depuis 2009 de la FFR, est convenu que l'organisation du rugby français devait être revue. "J'espère que tout le monde va prendre conscience que dans l'intérêt du rugby, le XV de France doit être au centre de notre organisation", a-t-il plaidé, en appelant à "aller beaucoup, beaucoup plus loin" dans la protection des meilleurs joueurs français, très sollicités entre leurs échéances en club et en sélection.
"Prêt" pour les contrats fédéraux
"Il faut trouver un autre système", a-t-il reconnu, évoquant la piste des contrats fédéraux, qui permettraient à la FFR d'employer totalement ou partiellement certains des éléments les plus précieux, afin de contrôler davantage leur temps de jeu. "Je suis prêt à tout", a assuré M. Camou à ce sujet. Interrogé sur les moyens dont disposerait la FFR pour financer ces contrats, M. Camou a reconnu que "le problème est bien là". "Il faut avoir une volonté politique", a-t-il exhorté. "C'est pour ça que je convoque un bureau, pour échanger et faire comprendre à tous le monde dans lequel on est. Le système n'est pas parfait, c'est le fruit de négociations entre les acteurs du rugby, et il montre là ses limites." Le président de la FFR a également déploré que le Top 14 ou la Pro D2 n'accordent pas plus d'espace aux jeunes espoirs, cantonnés aux postes de réservistes.
"Depuis 6 ans, on essaye de tout réformer, les tranches d'âge, les formations", a-t-il relevé. "Mais les gamins ne jouent pas (en Top 14 ou Pro D2, ndlr)! Ils ne jouent jamais. Or, la meilleure des formations, c'est le jeu." A l'issue de négociations parfois houleuses, Fédération (FFR) et clubs professionnels (LNR) ont paraphé il y a deux ans une convention qui régit leurs rapports et déterminent notamment les conditions de mise à disposition des internationaux. "Dans la dernière convention, on a fait quelques avancées. Des avancées dans les temps de préparation, dans la santé des joueurs, sur le nombre des matches. Mais ces avancées ne sont pas suffisantes", a insisté M. Camou.
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