Les All Blacks, un mythe vivant
Un jeu attractif et en perpétuelle innovation, des résultats extraordinaires dans le sport le plus collectif de la planète, le fameux haka et un maillot noir mythique qui a contribué à la légende, voilà les ingrédients qui ont fait le succès des All Blacks depuis plus d’un siècle. Cette culture de la gagne, qui remonte aux Originals, ces Néo-Zélandais de Dave Gallagher venus remporter tous leurs matches de la tournée européenne de 1905 (sauf un, au pays de Galles, pour un essai qui n’y était pas), a façonné les rugbymen des Antipodes.
Devant tout le monde
Vrais guerriers mais également joueurs dotés de qualités physiques et techniques au dessus de la moyenne, les Blacks ont toujours suscité le respect voire l’admiration de leur pairs, qu’ils soient Australiens, Britanniques, Français ou Sud-Africains, leurs plus redoutables rivaux à travers l’histoire. Ils comptent le plus grand nombre de succès en test-matches et ils dominent la planète ovale de la tête et des épaules depuis des décennies, même s’ils n’ont remporté « que » deux fois la Coupe du monde (en 1987 et en 2011, à chaque fois chez eux) en sept tentatives.
La Nouvelle-Zélande a remporté 12 des 17 éditions du Rugby Championship, la compétition phare de l’hémisphère Sud (Four Nations aujourd’hui, Tri-Nations auparavant) et ils disposent d’un pourcentage de victoires ahurissant face aux autres pays (plus de 75% sauf contre les Wallabies, 67,9%, et face aux Springboks, 55,4%, les seuls ayant rivalisé jusqu’aux années 80).
Leur domination a redoublé ces dernières saisons avec des statistiques à faire frémir n’importe quel entraîneur de l’équipe de France (93,5% de succès depuis deux ans). Hormis un échec en Angleterre fin 2012 (alors que la moitié de l’équipe avait la gastro), les All Blacks n’ont pas perdu un match depuis le Mondial 2011 où ils avaient nettement dominé la compétition, hormis la finale contre les Bleus, arrachée (8-7) par Richie McCaw et ses hommes. Inutile de préciser qu’ils s’avancent en favoris de la Coupe du monde 2015 qui se tiendra en Angleterre.
Une tenue et du style
Mais si les résultats ont grandement contribué à la légende, le jeu offensif proposé de tous temps par ces précurseurs leur a souvent valu la reconnaissance de l’ovalie. Un rugby fait d’un subtil équilibre entre l’affrontement et le jeu déployé, où la rigueur mise dans les phases statiques n’a d’égal que le talent des lignes arrières qui rivalisent d’audace et de passes après contact, avec cette volonté toujours affichée de jouer debout. Ce n’est pas un hasard s’ils inscrivent énormément d’essais. C’est juste la résultante d’un effort fourni par 23 hommes –titulaires et remplaçants- à l’unisson sur les objectifs à tenir et la marche à suivre pour y arriver.
Quant au fameux maillot sombre –qu’ils ne porteront pas samedi, il fait partie intégrante de ce mythe qui perdure à travers les âges (comme le haka qu’ils exécutent avant chaque match et que les spectateurs adorent). On dit de ces All Blacks qu’ils jouent en noir parce qu’ils portent le deuil de leurs adversaires. La formule est belle et elle résume bien le sentiment que tous les suiveurs du rugby (supporters et journalistes) observent devant tant de charisme. Une aura qu’on ne retrouve guère qu’au sein du Brésil de Pelé ou dans la Dream Team de Jordan et Magic, mais de façon beaucoup plus éphémère. Les All Blacks restent uniques parce qu’ils continuent de gagner sur la durée. La passion des fans ne semble pas prête à s’éteindre. Le mythe a encore de beaux jours devant lui.
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