Les Bleus encore battus par les Blacks
Un hymne respecté, et en retour, un haka sur le mode kapa o pango. Chez les All Blacks, délivrer le plus guerrier de leur danse rituelle, c’est montrer leur respect et leur crainte de l’adversaire. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils débutent sur la pointe des pieds. Même avec un maillot blanc. Même contre une équipe qui ne les a plus battus depuis 2009. Toute la semaine, les joueurs tricolores avaient rendu hommage à des adversaires capables d'accélérer quand ils voulaient, de punir chaque erreur. Et ils voulaient gommer les petits détails séparant un vainqueur d'un vaincu. Les détails sont resté, et tout le reste s'est révélé encore vrai.
Un premier plaquage de Fofana sur Carter interrompait le premier mouvement. Mais sur le second, suite à la mêlée, Nonu perçait le rideau défensif, avant d’être arrêté par Huget, venu de son aile. Le jeu rebondissait et finissait sur Jane, en bout de ligne. En l’air, malgré l’intervention de Médard, il tentait d’aplatir le ballon (3e). Après vidéo, l’essai n’était pas accordé. Et sur la mêlée suivante, les Néo-Zélandais reculaient et étaient pénalisés. Florian Fritz se mettait au diapason en découpant Dagg venu dans la ligne. Après une pénalité ratée des 49m (8e), Parra ouvrait le score des 25m dans l’axe, après une belle percée de Lauret (10e, 3-0). Mais Daniel Carter remettait les pendules à l’heure aussitôt (12e, 3-3). A la 18e minute, la mêlée néo-zélandaise se vengeait à 5m de l’en-but tricolore, et héritait d’une pénalité. Transformée par Carter (6-3). Après deux mêlées dominatrices, Parra égalisait (25e, 6-6). Mais Carter répliquait encore très vite (28e, 9-6).
Les deux éclairs de Piutau
La révolte bleue sonnait, après un dégagement contré de Parra dans les 22m, mais la défense blanche résistait à 10m de son en-but, malgré les tentatives de Talès, Médard, Papé… La pénalité récompensait cette débauche d’énergie et de volonté (32e, 9-9). Le jeu s’aérait, Fofana s’engouffrait dans la brèche, mais était arrêté à 20m. Talès y allait, relayé par Dulin, stoppé à 10m. Encore une fois, les All Blacks se mettaient à la faute, et mais Parra commettait son deuxième raté du soir (38e). Petit à petit, l’initiative du jeu devenait bleue. Mais la pause intervenait sur ce score de parité (9-9).
Au retour des vestiaires, les Français gardaient leur envie de jouer. Et ils étaient récompensés d’une pénalité, transformée par Parra (42e, 12-9), après une nouvelle brillante percée de Lauret, venu au soutien de Talès et Fofana. Mais comme d’habitude, Carter répondait rapidement (44e, 12-12). Et sur un jeu au pied trop long de Dulin, Les All Blacks passaient la vitesse supérieure, et Piutau tapait au pied, allait plus vite qu’Huget puis Parra pour glisser jusque dans l’en-but (46e, 19-12). Remplacé à la 53e minute, Daniel Carter ne trouvait pas son successeur en Aaron Cruden, auteur du premier raté au pied des Néo-Zélandais (57e). Les Français se heurtaient au contre adverse en touche, à la bonne ligne défensive blanche. Et comme souvent, la Nouvelle-Zélande accélérait quand elle voulait. Piutau prenait l’intervalle, était pris par deux Français mais parvenait à transmettre, d’une chistera après contact, à Read pour un nouvel essai (65e, 26-12). Dos au mur, la France sonnait la charge. Szarzewski, Huget, Médard, le siège de l’en-but tricolore était finalement conclu par Dulin (68e, 26-19).
Les mêlées dans les 5 dernières minutes
La révolte se poursuivait, avec une énième action de Fofana, conclue sur la ligne par le pack tricolore (76e). Une petite bagarre survenait, échauffant le Stade de France prêt à exploser. A 5m, les mêlées s'enchaînaient, s'écroulaient, puis la troisième avançait, mais la défense blanche résistait. Avec une pénalité pour la France au bout. Et le choix de Dusautoir de reprendre une mêlée. L'ambiance montait encore. Mais l'arbitre sanctionnait l'introduction de Doussain (80e). L'espoir d'un deuxième match nul de l'Histoire s'envolait.
Les All Blacks infligeaient un quatrième revers consécutif à la France. Dans le combat, dans l'envie, dans les intentions, les hommes de Philippe Saint-André n'ont pas à rougir de leur prestation. Mais c'est encore trop juste pour vaincre les champions du monde.
L'essai de Piutau
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