Les Etats-Unis se relancent, l'Irlande créé l'exploit
Les Etats-Unis à la relance
Battues lors du premier match par une surprenante et valeureuse équipe irlandaise (17-23), les Américaines avaient à coeur de réagir cet après-midi. Championnes du monde en 1991, elles n'ont pas fait de détails face à une modeste équipe du Kazakhstan (47-7), malgré une entame de match râtée. En effet, ce furent bien les Kazakhes qui allaient ouvrir la marque, grâce à la troisième ligne Yakovleva, suite à une belle combinaison dans les 22 mètres adverses. Crispées, les coéquipières de la capitaine Daley parvinrent finalement à percer le rideau défensif kazakhe en écartant le jeu sur les ailes de Marchino et McGee, qui débloquaient le compteur américain, après vingt premières minutes compliqués. En fin de première période, les avants américaines sortaient de leur torpeur et la talonneuse Wagner récitait ses gammes pour inscrire le troisième essai des siennes (15-7 à la pause).
Au retour des vestiaires, la machine américaine se mettait définitivement en marche, propulsée par la demi d'ouverture Stolba, auteur de l'essai du bonus et enfin précise dans ses coups de pied. Ce deuxième acte allait se transformer en véritable festival offensif de la part des Américaines, plus puissantes et mieux organisées que leurs adversaires du jour. A noter le joli doublé de la deuxième centre, Sylvia Braaten, tout simplement inarrêtable cet après-midi. Au fil des minutes, les Kazakhes, acculées dans leur camp, laissaient des espaces de plus en plus grands au banc américain. Valeureuses mais limitées, elles tenteront d'éviter la dernière place, ce qui serait une première dans leur histoire. De leur côté, les Etats-Unis se relancent et livreront un terrible combat face aux championnes du monde en titre, les Néo-Zélandaises.
L'Irlande, la surprise du chef
Ces dernières étaient opposées à une surprenante équipe d'Irlande. Après s'être offert le scalp américain, les Irlandaises ont réalisé l'exploit, à l'issue d'un match de grande facture (17-14). Dominatrices dans tous les compartiments du jeu en début de rencontre, les partenaires de Fiona Coghlan ne parvenaient toutefois pas à conclure leurs nombreuses offensives. Absentes pendant plus de vingt minutes, les Black Ferns allaient marquer sur leur première offensive. Après une première pénalité de Brazier, Winiata profitait d'un ballon bêtement perdu par les avants irlandaises pour aplatir dans l'en-but. Cet essai contre le cours du jeu aurait pu décourager les Irlandaises. Il n'en fut rien. Suite à un énième groupé pénétrant, elles trouvaient enfin la faille, peu avant la mi-temps, par l'intermédiaire de Heather O'Brien (8-7). Face au froid réalisme des Néo-Zélandaises, cette magnifique réaction d'orgueil laissait présager le meilleur pour une seconde période des plus tendues.
A l'heure de jeu, suite à une récupération dans le camp des Black Ferns, les Irlandaises faisaient exploser le public de Marcoussis, après un raid victorieux de l'ailière Alison Miller, intenable aujourd'hui (14-11). Et la réponse de Kelly Brazier, la demi d'ouverture néo-zélandaise, ne suffira pas à renverser la tendance. Ce sera finalement l'arrière irlandaise, Niamh Briggs, qui aura le dernier mot, à dix minutes du terme de la rencontre (17-14). Dès lors, les Néo-Zélandaises n'en finiront plus de balbutier leur rugby, jusqu'au coup de sifflet final. Dans l'euphorie générale, les Irlandaises prirent le pas dans l'engagement et la conquête pour s'offrir l'exploit de ce début de Mondial. Virevoltantes sur les ailes et précises dans la construction du jeu, elles peuvent désormais envisager la suite de façon sereine. A l'inverse, les Black Ferns devront cravacher pour décrocher leur qualification, lors du troisième match de groupe face aux Etats-Unis.
L'Angleterre et l'Australie au rendez-vous, le Canada aussi
Dans le groupe A, l'Angleterre continue de séduire les observateurs, face à une pâle sélection espagnole (45-5). Symbole de la domination physique des siennes, la troisième ligne aile Marlie Packer, très en vue dans ce match, signa un doublé. La buteuse anglaise, Emily Scarratt en a pour sa part profité pour réaliser un sans-faute au pied, une performance exceptionnelle qui en appelle d'autres. Dans l'autre affiche de la poule, le Canada a lui aussi infligé une véritable correction aux Samoa (42-7), signant ainsi sa deuxième victoire en autant de matchs. Si l'ailière Brittany Waters s'est montré très en vue, c'est sa partenaire de l'aile opposée, Magali Harvey, qui a impressionné de par la qualité de ses coups de pied. Les Canadiennes, qui avancent masquées, joueront leur qualification face au XV de la Rose ce samedi, dans une rencontre qui s'annonce des plus passionnantes.
Enfin, l'Australie a confirmé sa bonne forme du moment en dominant le Pays de Galles (26-3), confirmant ainsi son statut d'outsider dans cette compétition. Grâce au talent de leur centre Sharni Williams et à leur domination impériale en touche, les Australiennes prenaient rapidement le large. Emmenées par l'ailière Tricia Brown, auteur d'un doublé, les Wallaroos faisaient forte impression, avant que les fautes et les erreurs techniques ne viennent ternir une partie plutôt rythmée jusque là. Le deuxième acte voyait les Australiennes garder la main sur le ballon, face à des Galloises handicapées par les blessures. Incapables de franchir la défense adverse, les coéquipières de la capitaine Rachel Taylor perdirent rapidement patience. Hésitantes en mêlée, les Wallaroos ne réussirent pas à inscrire un quatrième essai, qui aurait été synonyme de bonus offensif. De bon augure pour nos Bleues.
Les résultats du jour
Groupe A
Angleterre 45-5 Espagne
Canada 42-7 Samoa
Groupe B
Etats-Unis 47-7 Kazakhstan
Nouvelle-Zélande 14-17 Irlande
Groupe C
Australie 25-3 Pays de Galles
France 55-3 Afrique du Sud
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