Les Pumas argentins se font les griffes sur la Géorgie
En grande équipe qu'elle est, l'Argentine a réussi à plier le match dès qu'elle s'est retrouvée en supériorité numérique. Longtemps mis en échec par une Georgie qui fait peu de choses mais les fait très bien, les Pumas se sont longtemps cassé les crocs sur la défense adverse avant de retrouver cohésion et vitesse. Si, comme la logique le voudrait, les partenaires de Hernandez terminent à la 2e place de la Poule D, il faudra pas mal de courage et de talent à l'Irlande ou la France pour leur faire entendre raison. Bien sûr c'est toujours mieux que de tomber sur les All Blacks mais ça ne sera pas une partie de plaisir pour le vainqueur de la Poule D.
Les premières minutes sont clairement ciel et blanches. Affamés, les Pumas mordent dans chaque ballon et étouffent leur proie géorgienne. Sanchez surprend tout le monde en passant un drop inspiré (3-0, 6e) puis, à la suite de plusieurs temps de jeu, c'est le deuxième ligne Lavanini, en position d'ailier, qui aplatit en coin (8-0, 10e). Les "gauchos" semblent partis pour un cavalier seul mais, peu à peu, les Géorgiens desserrent l'étreinte. Ils défendent plus haut, plus vite, et obligent les artistes argentins à multiplier les turnovers. Opportuniste, Kvirikashvili va ainsi répondre coup pour coup à Sanchez. Les deux buteurs exécutent parfaitement leur mission en punissant les fautes adverses et, à la pause, le score est toujours indécis (14-9). Pour les amateurs de combat au ras, de nettoyage dans les mauls ou de rucks en tout genre, ces 40 premières minutes avaient été un régal. Pour les autres...
Un carton jaune pour un carton offensif
Comme c'est souvent le cas dans cette Coupe du monde, la "petite" équipe qui résiste face à la grosse est impitoyablement punie dès qu'elle est privée de l'un de ses éléments. Les Roumains l'ont expérimenté contre la France et cela se vérifie encore avec le carton jaune reçu par Gorgodze d'entrée de seconde période et qui bouleverse complètement l'équilibre du match. A 15 contre 14, les Argentins retrouvent subitement leur adresse et leurs enchaînements pour planter trois essais en six minutes (Cubelli, Imhoff, Cordero).
Avec le point du bonus décroché dès ce 4e essai inscrit à la 53e minute (35-9), les Sud-Américains contrôlent le tempo de la rencontre et en profitent pour faire tourner l'effectif. Parmi les entrants, le demi de mêlée Landajo se signale avec un nouvel essai tout en vivacité (42-9, 70e) mais ce n'est rien en comparaison avec le numéro de funambule de Cordero, auteur d'un "spin move" enchaîné par une course chaloupée et un dernier crochet magnifiques (49-9, 74e). Peut-être jaloux du doublé de son compère ailier, Juan Imhoff y va lui aussi d'un deuxième essai personnel (54-9, 76e). Sept essais au final, des enchaînements au point, un cinq de devant solide, des lignes arrières inspirées et, hormis un doute sur les adducteurs de Hernandez, aucun blessé à déplorer : l'Argentine est prête pour la suite. La France et l'Irlande sont prévenues.
Déclarations :
Milton Haig (sélectionneur de la Géorgie): "Nous étions dans le match à la mi-temps, nous avions du souffle, mais perdre Mamuka (Gorgodze) pendant ces dix minutes nous a coûté cher. C'est notre leader, nous ne pouvons nous passer de lui. Mais c'est le rugby. Une semaine nous sommes gagnants et nous célébrons, et la semaine suivante, nous sommes battus et ça fait mal. Pour le moral de l'équipe, nous nous réjouissons de notre prochain match contre la Nouvelle-Zélande. Nous sommes toujours sur la bonne voie pour atteindre notre objectif de se qualifier automatiquement pour la Coupe du monde 2019"
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