McCaw, Carter, Savea, Read et Nonu, les cinq cauchemars des Bleus pour le quart
Richie McCaw, le poison
Absent du dernier match de poule en raison d'une blessure à la hanche, Richie McCaw est de retour pour ce quart de finale. Le capitaine est presque devenue une icône. Recordman mondial des sélections (145), il demeure l'un des meilleurs de la planète à son poste. Si les plus virulents disent de lui qu'il arbitre les matches, le 3e ligne aile des Crusaders sait mieux que personne repousser les limites des règles du jeu, s'adapter aux limites de l'arbitre, notamment dans les rucks. Quatorze ans après ses débuts internationaux, il est en mission. Après avoir soulevé le trophée Webb-Ellis à domicile en 2011, il veut être le premier capitaine à le soulever une deuxième fois, quatre ans après. Triple meilleur joueur du monde au cours de sa carrière, il dispute sa quatrième et dernière Coupe du monde à 34 ans. Avec les jeunes et rapides Read et Kaino autour de lui en 3e ligne, le trio représente un des meilleurs attelages de la planète. Intelligent, respecté, c'est un meneur d'hommes. C'est aussi l'un des rares à avoir connu l'affront de l'élimination par la France en quarts de finale en 2007. C'est l'occasion de faire oublier cette mésaventure.
Daniel Carter, le cerveau
Il a une gueule d'ange, mais son pied gauche en font plutôt un tireur d'élite. Meilleur réalisateur de l'Histoire, il totalise aujourd'hui 1552 points sous le maillot All Black (en 109 sélections). Extrêmement complet, il sait tout faire. Et si son rendement depuis le début de la Coupe du monde n'est pas à la hauteur de sa réputation, il demeure lui-aussi une référence planétaire au poste d'ouvreur. Capable de défier ballon en mains, comme d'envoyer des caviars à sa ligne arrière ou de distiller des coups de pieds millimétrés, il est au coeur du jeu néo-zélandais. Meilleur joueur du monde en 2005 et 2012, il a également une revanche à prendre: vaincu par les Bleus en 2007 au cours d'un match qu'il avait traversé très discrètement avant de quitter le terrain blessé, il avait vu le sacre des siens depuis les tribunes en 2011, blessé aux adducteurs après avoir joué la France en poules et avant de disputer le troisième match des Néo-Zélandais. Avant de retrouver le championnat de France, fréquenté durant cinq matches avec l'USAP lors de la saison 2008-2009 (il s'était rompu le tendon d'Achille), avec le Racing-Métro qui l'a fait signer, le plus grand ouvreur néo-zélandais veut mettre fin à cette poisse face aux Tricolores. Pour sa 4e et dernière Coupe du monde, il veut montrer que son sens tactique, son sang-froid, son coup d'oeil et de pied, peuvent toujours faire pencher un match en faveur de son équipe.
Julian Savea, le serial killer
Deux chiffres suffisent à prendre conscience de la menace: 35 essais inscrits en 38 matches internationaux. A seulement 25 ans et après seulement trois années d'expérience internationale, Julian Savea a déjà inscrit pratiquement autant d'essais que la légende Jonah Lomu, en huit années (185 points pour Lomu, 175 pour Savea). Moins impressionnant physiquement que son prédécesseur (1.96m pour 120kg contre 1.92m pour 106kg), l'ailier des Hurricanes est une vraie machine à marquer. Puissant, rapide, tonique, il profite bien évidemment de la suprématie néo-zélandaise de ces dernières années pour finir les actions. Champion du monde juniors en 2010, il a réalisé un triplé au cours de sa première sélection en 2012 contre l'Irlande (42-10). Malgré des John Kirwan, Jonah Lomu, Joe Rokocoko, Doug Howlett, Stu Wilson, Christian Cullen et autres Don Clarke, tous finisseurs incroyables, il n'y a que lui qui l'a fait. C'est dire son talent. Laissé au repos contre les Tonga, il a refait le plein d'énergie pour le quart de finale.
Kieran Read, l'homme à tout faire
1.93m pour 110kg, mais une présence dans tous les coins du terrain. Depuis ses débuts internationaux en 2008, Kieran Read s'est imposé peu à peu comme une pièce maîtresse du collectif néo-zélandais. Ce n'est pas un hasard s'il est vice-capitaine de la formation et qu'il porte le brassard lorsque Richie McCaw est absent. Rapide, technique, physique, il peut jouer à l'aile comme au centre, et faire la différence dans le jeu déployé comme dans les rucks, en défense comme en attaque. Bref, Kieran Read est un monstre, même si depuis le début de la Coupe du monde, il n'est pas au niveau qui lui a permis d'être élu meilleur joueur de la planète en 2013. Avant ces quarts de finale, le Néo-Zélandais se trouve au 3e rang au classement des joueurs qui ont volé le plus de ballons en touche (3), au 5e rang de ceux qui ont porté le plus le ballon au-delà de la ligne d'avantage (23) comme de ceux qui ont gagné des ballons (7). Kieran Read se double en plus d'un leader d'hommes. Bref, ce joueur est un danger permanent.
Ma'a Nonu, le perforateur
En expliquant juste avant sa 100e cape que Ma'a Nonu "me donne plein de conseils. Il est un peu mes yeux et mes oreilles quand il s'agit du jeu au large", Daniel Carter a donné un nouvel éclairage au jeu de son coéquipier. Pendant longtemps, le trois-quarts centre a eu une image, réductrice, d'être le successeur de Tana Umaga (un énorme compliment) sur le plan physique. "Il est passé de centre intimidant et perforateur au centre complet et affûté qui a pu avoir autant de sélections. Il a continué de développer ces aptitudes au cours des années: il a une belle passe, il peut percuter et c'est devenu un leader", disait Steve Hansen, le sélectionneur des Kiwis. Véirtable force de la nature (1.82m pour 108kg), capables d'appuis dévastateurs et de percussions destructrices, le futur Toulonnais est un point de fixation pour tous les adversaires. Avec ou sans ballon, c'est un homme à surveiller. Pour sa 101e sélection, il aimerait passer à 31 essais inscrits en matches internationaux contre les Français, avant de les retrouver dans le Top 14. Avec à ses côtés Conrad Smith, certainement le centre le plus intelligent et le plus complet de la planète, il forme un duo infernal, tant en défense qu'en attaque.
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