Michalak: "Etre bon à tout prix"
- Comment gérez-vous le décalage horaire ?
Frédéric Michalak: "J'ai essayé de m'entraîner normalement, ça va. Ce soir je vais bien tomber. Après, c'était pareil quand je jouais en Super rugby (en 2012) avec les Sharks et ça s'était très bien passé. On avait fait quart de finale ici en Australie, demi-finale en Afrique du Sud et finale en Nouvelle-Zélande, avec des aller-retour à chaque fois (en trois semaines)."
- Vous n'avez pas joué ces trois dernières semaines avec Toulon, sur choix de l'encadrement. Comment vous êtes-vous maintenu en forme ?
F.M.: "J'ai fait mon travail physique en pensant à ici. Et puis j'étais prêt si je devais jouer avec Toulon. J'essayais mentalement de rester connecté avec l'équipe, de ne pas lâcher parce que dans ces moment-là on peut avoir tendance à lâcher. J'ai essayé d'être derrière eux à chaque fois avec l'objectif de rester en forme. Je faisais des séances de physique en plus, de muscu aussi, avec les joueurs qui ne jouaient pas et Chris Masoe qui revenait de blessure."
"Ses choix ont été très bons"
- C'était une situation frustrante pour vous ?
F.M.: "J'ai accepté les choix. Forcément tu te poses des questions mais je n'ai pas voulu embêter le staff. Je pense qu'il faut respecter ces choix, cela ne m'empêchait pas d'être prêt, de rester soudé avec le groupe. Dans ces cas-là, il y a deux types de réactions: soit tu n'en as plus rien à foutre et c'est mauvais pour toi et pour l'équipe. Soit tu es derrière eux et tu continues à t'entraîner parce que tu as envie de jouer au plus haut niveau. J'ai choisi l'option 2, c'est tout."
- Le choix de vous fixer au poste d'ouvreur plutôt que de garder votre polyvalence 9-10 semble vous avoir desservi aux yeux de Bernard Laporte...
F.M.: "Je respecte cela. Je ne suis pas allé le voir pour en discuter. Et puis, à la fin on a gagné donc...Ses choix ont été très bons et l'équipe super forte."
- C'était naturel pour vous de rester impliqué jusqu'au bout avec le RCT ?
F.M.: "C'est quelque chose que je n'ai jamais fait. J'ai appris cela avec l'expérience, surtout celle que j'ai eue dans l'hémisphère sud. Quand on faisait des tournées, il y avait des joueurs qui portaient des sacs pendant cinq semaines, l'eau, les sacs à plaquage, ils nettoyaient les vestiaires après les matches alors qu'ils ne jouaient jamais. Pourtant, ils avaient autant de potentiel que moi... C'est un état d'esprit à avoir et cela élève le groupe. Il n'y a pas de point négatif dans le groupe, c'est important."
"J'ai envie de jouer"
- Qu'est-ce qui peut vous faire défaut si vous jouez samedi ?
F.M.: "Le rythme des matches, la compétition, le haut niveau. Je ne sais pas si physiquement je serai bien mais la question ne se pose même pas: il faut être bon à tout prix."
- La pelouse vous manque ?
F.M.: "J'ai envie de jouer, c'est sûr. En plus c'est l'équipe de France et c'est un truc au-dessus. Je suis impatient de toucher les ballons, même à l'entraînement. Préparer un match, l'aspect tactique, savoir comment on va défendre, on va attaquer... c'est super."
- L'Australie, cela évoque de bons souvenirs pour vous ?
F.M.: "Oui. Ma femme a beaucoup de famille ici et je vais avoir du monde au match qui va me soutenir et soutenir l'équipe de France. J'ai aussi de bons souvenirs des matches contre l'Australie: j'ai joué contre Gregan, Larkham, à Marseille (en 2001, victoire 14-13, sa 2e sélection), au Stade de France. C'est toujours des matches très difficiles, où il y a de l'affrontement. Mais ici, j'ai pris aussi quelques points..."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.