Picamoles-Heaslip, le coeur du match France-Irlande
En route pour le grand huit. Sergio Parisse (Italie), Kieran Read (Nouvelle-Zélande), Michael Hooper (Australie), Jamies Heaslip (Irlande), Louis Picamoles (France). Voilà sans doute ce qui se fait de mieux sur la planète rugby, au poste de N.8. Dimanche, deux d'entre eux se feront face. Et ils tenteront de faire basculer la rencontre en leur faveur grâce à leurs qualités respectives, bien différentes.
A 31 ans, Jamie Heaslip dispose d'une palette incroyable dans son jeu. Très bon sur les ballons aériens, son dynamisme lui permet d'être au soutien de ses trois-quarts partout sur le terrain, comme d'être très présent dans les rucks où son arrivée précoce fait de lui un poison pour les équipes adverses. Et pour mettre tout cela en musique, sa technique quasi-parfaite lui offre de nombreuses possibilités dans le jeu. Le joueur du Leinster (province avec laquelle il a remporté 3 Coupes d'Europe) est un pion essentiel du XV du Trèfle. Et il ne faut pas se fier à son visage tranquille: il se définit comme une bête féroce.
Gagner pour éviter les All Blacks
Si Paul O'Connell est le capitaine sur le terrain et Jonathan Sexton le patron du jeu, lui est l'homme à tout faire, celui par qui tout passe. Son rôle dans les mauls, si performants côté irlandais, est primordial, et son activité sur tout le front de l'attaque est un cauchemar pour les adversaires. C'est très simple, on le voit partout, tout le temps. Depuis 2008, il n'a jamais lâché ce N.8, sauf pour des blessures. Cette année, il a eu sa dose, avec un problème d'épaule en début d'année puis un coup aux vertèbres, reçu lors de France-Irlande de la part de Papé. Mais pour cette Coupe du monde et ce choc face aux Français, il est prêt. Il sait que, pour que l'Irlande atteigne enfin les demi-finales, cela passe par une victoire contre les Bleus. Car en cas de défaite, ce sera direction les All Blacks, que les Irlandais n'ont jamais vaincu dans leur histoire.
Le problème est le même pour l'équipe de France, même si les Bleus peuvent revêtir les habits de bête noire pour les Néo-Zélandais (12 victoires en 56 matches, dont deux en Coupe du monde, à chaque fois sur des terrains britanniques). Une victoire rendrait leur parcours moins difficile. Et Louis Picamoles, à 29 ans, a bien envie de trouver le chemin vers le succès, face à une équipe contre laquelle il a débuté sa carrière internationale, en 2008. Devenu lui-aussi un cadre de sa sélection, le Toulousain n'a pourtant affronté Heaslip qu'à une reprise, lorsque les deux hommes portaient le N.8 en match international. C'était en 2013, avec un match nul (13-13) arraché sur un essai de Picamoles à la 74e, alors que Heaslip avait fait de même à la 11e. C'est le seul vrai affrontement entre eux. Sur les cinq autres matches, soit le Français était 3e ligne aile (2014), soit remplaçant (2012, 2009, 2008), soit c'est l'Irlandais qui était 3e ligne aile (2011).
Heaslip-Picamoles, une clé du match
Avec ses 115kg, l'ancien Montpellierain a une qualité majeure: il avance, quelque soit l'adversaire. C'est un perce-muraille, une assurance tous-risques sous pression. Mais il a ajouté, depuis sa pneumopathie qui l'a éloignée des terrains de longs mois la saison passée, une nouvelle capacité à faire jouer autour de lui. Dans ce secteur, il n'est pas encore au niveau de Heaslip, mais ses progrès sont réels, et son importance dans le jeu tricolore n'a fait qu'augmenter. Dans un match de combat, entre deux énormes packs, contre l'un des meilleurs mauls du monde, Louis Picamoles sait que son match à distance avec Jamie Heaslip sera l'une des clés de cette rencontre. Très performant pour chaparder des ballons dans les rucks, très dynamique au soutien depuis le début de la Coupe du monde, il a les armes pour y parvenir.
Heaslip va disputer son quatrième match depuis le début de la Coupe du monde. Soit un de plus que Louis Picamoles. Est-ce cela peut être source de différence sur le terrain entre les deux ?
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